Alors, comme ça, c’est la guerre ?
Le monde se prend pour un drame en 4 actes de Racine ou de Corneille (oui, c’est méchant pour ces deux grand auteurs, mais qu’est-ce qu’on s’emmerde dans leurs pièces sérieuses et pessimistes, au delà de la beauté de la langue), je dois dire avec une certaine efficacité.
Effets de manches et déclarations pompeuses garantis.
Depuis un certain temps, cela devient une habitude, au point de devenir lassant. Des héros, des catastrophes, des « valeurs », de la « démocratie » à toutes les sauces, des sauveurs de tous poils, des remparts contre les vilains, on en a plein nos médias. « L’heure est grave, nous sommes face à l’Histoire (avec un grand H), la France et l’Europe sont en danger ! Le grand méchant loup va nous manger (en l’occurrence, c’est un ours)… Aaaah ! »
Tremblez braves gens, il a le couteau entre les dents et va venir tuer dans vos bras vos enfants et vos compagnes ! Comme à la grande époque de l’URSS (dont ils semblent bien nostalgiques, tous ces gens… C’est vrai quoi, comment continuer à rendre Bond, James Bond crédible si la Russie devient sympa ? Certes, certes, il y a la mafia mondiale, le Grand Méchant qu’on ne voit jamais et qui rêve de toute puissance pour devenir le Roi du monde… Euh oui, mais ça, c’est un peu eux… Isn’it Davos compatibles?) Donc ne reste que le vilain-malade-fou-dictateur-méchant P. pour terroriser les foules afin qu’elles acceptent de se faire ratiboiser et de ratiboiser les gens des nations d’en face qui n’ont rien demandé.
Voyons plus loin. Petite analyse systémique de la pièce. Je vous préviens, cela ressemble un peu au théâtre de l’absurde.
Petit synopsis de la pièce:
Acte 1: Mettre en place le règne divinisé de l’Argent.
Cette histoire ne date pas d’hier. Six siècles ont été nécessaire pour assoir la puissance de l’argent comme unique ressort de notre monde. La Renaissance. L’invention de la Banque, l’Argent comme unique référence du monde et possibilité d’Etre. Si tu n’as pas d’argent, « tu n’est rien » dirait foutriquet. L’éviction de toute différence, de tout ce qui est hors du cadre. Les pauvres, les vagabonds, les êtres spirituels (je n’ai pas dit les religieux), les femmes…
Acte 2: L’Argent et la Science.
Le siècle des Lumières, l’apothéose de la cupidité bourgeoise au XIXeme siècle. La toute puissance de l’homme (riche) qui est plus fort que le monde et le soumet grâce à la technique et la science.
L’argent qui permet la Recherche scientifique qui elle-même s’imagine atteindre la Vérité (et non plus comprendre le réel, avec sa partie inconnaissable). Rêves dorés de toute puissance… Le Veau d’or qui permet l’intelligibilité ultime qui fait autorité, qui n’est jamais, au grand jamais contestable. L’univers dans nos mains. Le riche « sait ».
Remarque en passant: je parle ici de la fausse science, celle qui domine, totalitaire, le scientisme du XIXeme siècle. Ces experts qui croient tout savoir et l’assènent aux commun des mortels du haut de leurs titres pompeux, tels de nouveaux dieux. Je ne parle pas des vrais chercheurs, qui font de la vraie science, et qui savent, humblement, que la recherche est sans fin et ne saurait s’ériger en autorité car le Vérité est insaisissable aux hommes.
Acte 3: Le monde technologique, dystopique où tout doit être contrôlé par les écrans.
La technique qui procure le monopole de l’argent. L’argent qui permet à la technologie d’exister. Quelles sont les entreprises les plus riches du monde ? Les entreprises financières et numérique… Oh surprise !
Après une matérialisation du monde à outrance dans les deux premiers actes (L’or de monseigneur, « il est l’or », « ma cassette. »…), il s’agit de le dématérialiser pour enlever toute puissance à l’individu autrefois valorisé contre le groupe, maintenant dénié. Isolé, à l’intelligence ridiculisée, aux savoirs méprisés, l’être humain a besoin d’être augmenté par la machine… Mais cela demande beaucoup d’argent… Donc, seule une minorité le pourra. Tant pis pour les autres… Les inutiles n’ont qu’à disparaître (puisque la production se fera de façon automatique, la ressource humaine n’est plus nécessaire à l’enrichissement de l’élite.) Dommaaage…
Quel beau programme, n’est-ce pas ?
Alors aujourd’hui, pourquoi ne pas mettre en place une petite guerre pour :
1. D’abord pomper toutes les ressources encore présentes dans le peuple, récupérer l’argent des services publics devenus « inutiles » comme les gens, au nom de l’effort de guerre à venir. Racler tous les fonds de tiroirs pour garantir le niveau de vie luxueux de nos « élites » qui nous aiment tant, au nom de la défense de notre pays, de notre Europe et de nos valeurs. Parce que le DANGER est à nos frontières… (où? où? Je ne vois rien…).
Bon, en fait, on nous fait croire à un ennemi construit de toute pièces pour nous terroriser… nous empêcher de voir et de penser… et protéger leurs avoirs. Un Gnafron dans un théâtre de marionnettes. Ça a marché en 14, en 40 (qui n’est que la continuation de la guerre de 14), avec les boches qui mangeaient les enfants et les français, pour les gens de l’autre côté du Rhin qui ne devaient faire guère mieux… Alors pourquoi pas ?
2. Et si cela ne suffit pas, une vraie guerre, avec du sang et des larmes, pour éliminer tous ces gens qui ne sont rien et qui gênent dans le paysage de ces élites autoproclamés.
Alors, non.
On ne va pas se laisser prendre à leur ruse grossière. Cela fait longtemps que l’on sait que le théâtre de marionnettes est un théâtre.
Ils sont pitoyables et ridicules. Ils vont se vautrer, les pieds dans le tapis, pauvres mauvais acteurs à la perruque de travers.
Car cela ne marchera pas. Pour deux raison de bon sens.
D’abord, il faut être deux pour faire la guerre et la Russie n’a aucun intérêt et donc envie de se lancer dans cette connerie. L’Europe va juste se rendre ridicule. Et finir de se ruiner.
Ensuite parce qu’on peut être pauvre de leur argent mais riche du nôtre. Plein de période de l’Histoire ont fonctionné (et bien) sans cette suprématie du capital (Nota bene: l’argent est utile aux échange mais devient toxique quand il s’accumule. Sinon, c’est une très bonne chose… Ne me faites pas passer pour ce que je ne suis pas. )
Heureux de vivre, de bambocher, de trinquer, de rigoler et de s’aimer. De s’engueuler aussi. Mais ensemble. Et de prendre soin les uns des autres, en particulier des plus fragiles. Libres, autonomes, joyeux, partageant ce que nous produiront de notre travail, échangeant des biens et de services qui ont du sens, respectueux les uns des autres. Tout ça grâce à l’intelligence collective, bien plus, mais alors bien plus puissante que leur IA (qui au passage n’est qu’une grosse mémoire qui fait les liens).
Concrètement, je ne sais pas à quoi cela va ressembler. Je ne suis ni gourou, ni devin.
Parce que comme tout le vivant, cela poussera tout seul, incontrôlable et puissant, résultante de tas de pensées, d’actions, de projets, de gestes, de sourires et d’espoir… de la part de tas de gens…
Comme un rosier qui rompt l’asphalte et finit pas dégommer l’autoroute.
Alors, n’ayez pas peur ! Ne soyez même pas en colère ! Hauts les cœurs ! On a le devoir de croire à notre avenir, et de le prendre en main au lieu de nous lamenter.
Prenez place dans ce grand théâtre de l’histoire et moquez vous d’eux!
Moquez vous aussi gentiment de vous-mêmes, cela fait du bien… Ça évite de se prendre la grosse tête (comme eux)!
Le règne de l’Occident vainqueur et dieu du monde est fini. Tant mieux.
Vive le monde multipolaire des humains…
PS: Le numérique est un merveilleux outil, mais a besoin d’une main humaine pour le contrôler.
Re PS: Le seul souci, c’est que ces cons ont l’arme nucléaire…
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