Archives pour avril 2021

Quand les chiffres se croient plus intelligents que les mots

Le numérique n’y est pour rien, mais il est aujourd’hui utilisé pour maintenir la domination du plus fort (traduisez le plus riche) sur les autres humains et sur la nature. Se soumettre aux outils numérique c’est renoncer à notre capacité de changer le monde pour qu’il soit meilleur (pour tout le monde), c’est négliger le mot pour le chiffre et nous couper de notre humanité.

Parce que le numérique, pour l’instant, est contrôlé par l’oligarchie. Elle plie donc cet outil (neutre) à ses propres objectifs.

Ce faisant, elle peut, de plus en plus, déterminer, seule, ce que nous pouvons lire, penser, faire, manger, apprendre et comment nous devons nous soigner. Et surtout nous empêcher de lire, penser, prendre le temps de l’analyse et de la réflexion.

Infantilisant, le numérique devient un cadre structurant dans lequel tout doit passer pour être légitime, et nous enserre dans un réseau d’obligations qui nous maintiennent prisonniers de cette société de consommation perpétuant la domination de l’avoir. Il ne s’agit plus d’avoir un gros gourdin pour dominer, mais de contrôler les algorithmes. Vivre sans ordinateur devient impensable.

Et tant pis si le changement climatique généré par ces data centers, cette consommation délirante d’énergie, accélère un phénomène naturel qui détruit notre capacité de vivre sur cette terre;

Et tant pis si l’agro-industrie liée aux statistiques financières et aux rendements stérilise les terres et pollue les territoires pour produire des packagings recouvrant de la merde malsaine, rendant, de plus, impossible une production agricole suffisante pour tous;

Et tant pis si la biodiversité s’effondre et que nos petits enfants (s’ils sont toujours vivants) ne sauront pas ce que c’est qu’un papillon;

Et tant pis, si la souffrance se répand sur la terre martyrisant les hommes, les animaux et la terre au nom du profit.

Tant pis si toutes leurs prospectives et leurs projets de business rendus possibles par cet outil, sont à la fois stupides et dangereux. Ils sont dans le déni. Mais on aura des smatphones, de la 5G, pour regarder des trucs aussi importants que des séries Netflix ou commander des gadgets sur Amazon, à manger des pizzas avec de la viande de batterie et du faux fromage livrés par Uber Eats, ou on pédalera comme des malades pour gagner 3 € afin de livrer plus riche que nous… Mais on sera tout seuls, isolés, abrutis, malheureux mais connectés !

« There is no choice », Tina….

On fait comme les enfants, on met ses mains sur les yeux, et le malheur ne nous trouvera pas.

Et en attendant, on continue à remplir nos caddies de trucs et de machins inutiles, parce qu’il faut bien vivre… comme on a l’habitude. Et que le problème, ce sera pour le voisin, l’étranger, le pas comme moi. Le problème, ce sera pour plus tard, un plus tard qui n’arrivera pas car la technique sera le Zorro qui aura la solution… faire du business avec l’écologie, voilà la solution !

Le numérique, cet outil puissant de collecte de données nous apporte t’il réellement du bien être ?

On est dans un immédiat permanent, bombardé d’informations que l’on ne peut pas digérer et qui nous encombrent, nous volent notre temps, notre espace, notre vie avec les autres. Regardez ces mères, le nez dans leur portable, qui surveillent d’un œil vague leur rejetons au square… quelles interactions ont elles avec leurs enfants ? Comment vont ils devenir des petits humains, riches du langage et de la culture de leurs parents? Ils seront formatés par des algorithmes.

On est dans une course à l’échalote pour arriver le premier pour s’écrabouiller en bas de la falaise.

Pendant ce temps, les très riches ont des écoles sans écrans pour leurs enfants, des home cinéma pour inviter des amis autour d’un bon film, des restaurants huppés bio, du temps pour rêver ou créer et de belles vues (vraies) sur leur jardin, de leurs fenêtres. Ils auront des coachs en méditation, des précepteurs pour leurs enfants, des aides pour leurs mamies, des vrais gens avec de vrais visages, des cuisiniers, des potagers, des voitures électriques, des amis, des amours… et pas grand chose de virtuel.

Parce que ce qui est sûr, c’est que pour eux, le numérique est un outil merveilleux pour nous asservir (en nous faisant croire qu’on se libère), pour augmenter leurs profits (au point qu’ils ne savent même plus quoi faire de leur argent) et pour développer leur propagande sans nous donner le temps et les moyens de prendre du recul et de la mettre en analyse.Ils ont besoin du virtuel, pour nous donner l’illusion d’une vie. Au point de ne même plus pouvoir imaginer de vivre sans. L’esclave qui chérit sa chaîne.

Une société numérique…

C’est vraiment ça que vous souhaitez? Vraiment ?

Pour être vivant, vraiment, avez vous besoin du numérique?

Moi, non.

Je peux l’utiliser (la preuve, j’écris sur ce blog) mais je refuse de croire et de penser que le numérique est indispensable à ma vie.

Je veux garder cette liberté là.

Si un jour, je n’ai plus de smartphone, plus d’écran et plus de mails, je ne m’en porterai pas plus mal. Peut être mieux…

Et le monde certainement bien mieux…

Bises

 

 

Changement de paradigme, ça gratouille ou ça chatouille ?

Petite histoire du paléolithique.

Oui, je sais, j’aime bien cette période, mais c’est qu’elle me parait très utile dans nos temps bouleversés.

Après 30 000 ans de stabilité écologique, les hommes et les femmes du paléolithique ont dû faire face à un bouleversement radical de leurs conditions de vie. Ils sont entrés dans le mésolithique, une période d’environ 5000 ans, pas très confortable, dans laquelle ils ont dû survivre sans tout ce qui leur paraissait naturel et indispensable. Heureusement que certaines personnes ont compris les changements en cours et ont inventé d’autres façons de vivre (le néolithique), sinon, nous n’aurions pas existé. La terre ne s’en serait pas portée plus mal, remarquez… Mais il semble que nous soyons coriaces et nous avons toujours trouvé le moyen de survivre et de nous multiplier de surcroît !

Cela me fait penser à aujourd’hui…

Donc revenons à nos mammouths…

Des mammouths qui n’apprécient guère le réchauffement de l’Europe, la disparition des glaciers et des grandes plaines herbeuses dans lesquelles ils paissaient tranquillement au profit de forêts encombrantes avec leurs troncs et leurs branches et de plantes nettement moins goutues. Avant, c’était open bar, et aucun animal, ni même l’homme, n’osait attaquer ces mastodontes à la peau épaisse recouverte de fourrure impossible à transpercer (en tout cas pas avec un bout de caillou au bout d’une lance). C’était cool, mais cela devenait un peu chaud pour leur cuir poilu… Bref, les mammouths ont commencé à remonter vers le nord. Les derniers se sont retrouvés en Sibérie, où il y en a quelques spécimens congelés qui font aujourd’hui la joie des scientifiques.

Mais il n’y avait pas que des mammouths qui offraient leurs tonnes de viande fraiche ou congelée (en saison froide) aux tribus humaines. Les cerfs géants, les rhinocéros laineux, les antilopes Saïga et les rennes désertent peu à peu et remontent vers le nord ou disparaissent.

A la place, de nouvelles espèces s’installent dans des forets plus denses, les vallées sont envahies par la mer, les 4 saisons s’installent. Ces nouvelles espèces ont le mauvais goût de courir bien vite, de se cacher dans les fourrés, et surtout d’être un peu maigres avec rien à rousiguer dessus quand enfin on a réussi à en choper un exemplaire. (note de l’auteur: rousiguer est un idiome familial qui veut dire récupérer un peu de viande sur un os maigrement pourvu de chair, on rousigue l’os du gigot quand tout le monde est servi)

Bref, c’est comme passer d’un Picard approvisionné de tonnes de barbaque et ouvert 8 mois sur 12 (à peu près), dans lequel on se sert quand on veut pour gratis, à …. rien, en fait. Désormais, au lieu d’aller se servir sur la carcasse gelée, on doit courir après la bête, suer sang et eau, se prendre des branches dans la figure, viser, réussir son coup (ou pas), se battre avec les mecs de la tribu à côté qui vont prétendre qu’on est sur leur terrain de chasse, ou avec un pote qui l’a « vu en premier », « si », « non », « si », « non », (etc)… pour enfin rentrer au camp avec un truc sur lequel il y a un dé à coudre à manger (c’est pour vous donner une idée, les dés à coudre n’ayant pas été inventés… quoique…) alors qu’il y a 30 à personnes à nourrir. Malaise.

Imaginons ce jour de -15 000 ans, dans une yourte de défense de mammouth un peu défraichie (on ne trouve plus de pièces de rechange), c’est le printemps, il fait doux et les oiseaux, ces stupides animaux minuscules et difficiles à attraper (et sur lequel il n’y a pas grand chose à manger) chantent.

- Je vais chercher à manger. Femme-médecine, dis moi où les esprits t’ont dit qu’ils ont déposé l’animal ?

- Je ne sais pas trop. c’est confus.

- Avons-nous déçus les Esprits, qu’ils nous mettent à l’épreuve ? Cela fait 2 jours que nous n’avons rien mangé.

- Tu exagères, s’exclame prudemment un jeune homme occupé à tester des fruits. Ada et moi, nous avons rapporté des trucs à manger.

- Ouais ! et Umi a été malade et a tout vomi ! génial ! Tes trucs, tu te les gardes. Moi je fais comme d’habitude. Un renne ou deux doit bien se balader par là…

- Ça fait un bail qu’on n’en pas vu… dit une voix chevrotante au fond. De mon temps, c’était autre chose. Mais les jeunes sont exigeants, ils ne savent faire aucun effort! Les Esprits nous écoutaient, nous… Le reste se perd dans un murmure…

- Femme-médecine, que te disent les Esprits?

- Les choses changent…

- Oui, ça on a vu. Mais mon père, mon grand père ont toujours trouvé de la viande, j’en trouverai aussi. On n’a pas le choix. Grand chef blanc (moi) va trouver la solution.

- Ben … si, on peut faire autrement, ose le jeune boutonneux aux cheveux longs. (ce n’est pas un stéréotype, mais essayez de manger n’importe quoi dans une nature nouvelle, pour voir si c’est comestible, et vous me direz si vous finissez pas par avoir des boutons… hein ?)

- Tais-toi, espèce d’Amish ! On ne va pas revenir au Moyen-Age ! On va faire comme si rien ne change.

- Ça ne va pas marcher…

- Espèce d’écolo de mes fesses, je vais t’apprendre ! On va continuer à croire à la croissance (des gros animaux), à croire que rien ne change parce que, nous on est habitué et qu’on n’a pas le choix, et que ça nous arrange . Il suffit d’optimiser notre quête pour que les Esprits nous disent où chercher…  Comme La tribu des Quatquarante de la haute colline, là bas. D’ailleurs on ne les a plus vus depuis longtemps… Vous avez des nouvelles ?

- Le dernier est mort de faim hier. Ils avaient fait des réserves de leur dernier mammouth, mais il a tout pourri avec ce temps.

- On s’en fout, suivez moi, on continue tout comme avant ! Celui qui râle et qui met un GJ, je lui enlève un œil (ou une main).

Et c’est ainsi que le premier chef et la première violence sociale de domination est née.

S’est ensuivi une période sombre de l’humanité, le mésolithique.

Parce que bien sûr, espérer un gros gibier qui n’existait plus cela ne risquait pas de nourrir qui que ce soit! Famines, concurrence (on dirait compétitivité), malnutrition, violence, vols, viols, bêtise et maladies se sont répandues sur le monde. Plus question d’art, de musique ou de philosophie, le chef, c’est celui qui tape le plus fort. Plus question d’amour non plus, c’est la brute qui choisit sa femelle, dans le clan parce qu’on aime pas les autres clans (inceste et mariages en famille, tares en pagaille), on vit dans des huttes quand on sait encore les faire (ben oui, on n’a plus le temps d’apprendre les choses aux jeunes, il faut passer tout son temps à la chasse ou à la cueillette pour survivre) , on se protège dans des cavernes malsaines. Et puis on reste sur son terrain de chasse car ailleurs fait peur… et les étrangers aussi (on leur tape dessus avant d’apprendre leur potentiel savoir, et puis parfois on les bouffe, variante, on leur prend leurs femmes encore baisables, ça romp la monotonie). C’est un gibier facile…

Le progrès est en marche: les hommes se battent pour se prendre les uns les autres les maigres ressources de la chasse, et de la pauvre cueillette de ceux qui ne partent pas chasser. La hiérarchie est apparue, non pas sur le mérite ou la sagesse, mais se fonde sur la force physique au détriment de l’intelligence. L’inégalité devient une structure sociale. Faibles, femmes, handicapés, enfants doivent se soumettre au chasseur et au guerrier, le séduire et se lier à lui pour pouvoir manger. Il faudra de longs siècles pour que l’intelligence reprenne le pouvoir et encore ce ne fut pas tout le temps…

Mais ce progrès a aussi amené la technique, qui au néolithique a permis à l’humanité de s’en sortir en créant la nourriture, puis les objets nécessaires à la vie de la communauté. L’homme a pu travailler et produire les richesses que la nature ne lui donnait plus. On a été chassé du jardin d’Eden, mais on est devenus puissants.

Et l’humanité a repris sa route. Pour le meilleur ou le pire. Ce fut notre histoire

La religion, la philosophie, la sagesse ont posé des valeurs qui ont posé des limites à cette puissance humaine pour éviter le danger de la toute-puissance. Le chevalier protégeait le faible, aimait et respectait sa dame, le religieux soignait les malades et accueillait les étrangers, le mari recréait une égalité amoureuse avec son épouse pour fonder un foyer heureux, le père éduquait ses enfants dans le respect d’eux mêmes et des autres. Pendant longtemps, il y a eu une sorte d’équilibre entre la nature et l’homme.

Beaucoup s’en foutaient, profitaient de leur domination, se permettaient violence et massacres en appliquant la loi du plus fort ou plutôt leur propre loi. Certes…

Mais globalement, on a inventé la morale pour éviter les grosses dérives. On a construit des valeurs qui ont tissé un équilibre social.

Aujourd’hui, on est arrivé au bout de ce système.

Les dominants sont arrivés à tout contrôler, y compris les institutions vecteurs de morale, de valeurs. L’individualisme et l’égoïsme se moquent des valeurs sociales. Les religions sont moquées ou versent dans l’intégrisme, la philosophie est ringarde, la sagesse est trop lente pour être utile. La pensée est devenue impossible dans un tourbillon d’accélération et de perte de repères qui nous arrache à notre humanité et à notre réel terrestre. Le langage est dévoyé, le chiffre a remplacé le mot. Or, c’est le langage qui permet l’humanité.

Et surtout, la prédation des dominants sur notre environnement terrestre a atteint les limites du supportable.

Comme les mammouths il y a 15 000 ans, ce qui nous permet de vivre, de nous nourrir et de penser à un avenir vivant pour nos enfants va disparaître. Cette manière de produire, agressive, dominatrice, égoïste et concurrentielle aboutit à la destruction de toute production. Parce que nous ne pourrons pas vivre avec une planète à 2 degrés de plus (notre flore et faune  n’auront pas le temps de s’adapter, il y a 15 000 ans, cela a pris 2 000 à 3000 ans ), avec des terres asséchées et stériles à cause des intrants chimiques, des villes submergées et paupérisées, des océans vides et toxiques, des régions entières irradiées par des accidents nucléaires, des pandémies récurrentes, et j’en passe…

Certains craignent la surpopulation. Je pense que ce qui arrive va les rassurer. Des morts il y en aura !

Les dominants pensent que seuls les pauvres vont subir tout ça. Ils se trompent. Nous sommes liés dans la même humanité, ils ne pourront pas s’en extraire. Leurs enfants seront peut être les premiers à le subir car ils ne pourront prétendre à la solidarité qui, seule, sauvera les pauvres.

Car il nous faut changer. Et nous sommes en train de changer.

Renoncer à notre délire de puissance et accepter que la mondialisation est une connerie qui nous détruit. Rentable à court terme mais désastreuse à moyen et court terme. Que l’entreprise n’est pas l’alpha et l’oméga de notre monde, surtout lorsque son but n’est plus de produire et de donner du travail aux gens mais de distribuer des dividendes aux actionnaires, à n’importe quel prix.

On ne peut plus produire à des milliers de kilomètres des produits (bien souvent inutiles, en plus), on ne peut plus massacrer la terre et les animaux d’élevage avec une agro-industrie à gros rendements et qualité toxique, on ne peut plus réduire des population en esclavage (parce que c’est rentable d’avoir une main d’œuvre pas chère), on ne peut plus détruire les océans pour alimenter des poubelles de supermarchés, ou produire des plastiques qui vont finir sur le 5eme continent pour que des star uppers puissent se payer des Mazératis polluantes, on ne peut plus …

On doit changer.

On a le choix.

Arrêter de croire ces élites qui sont devenues stupides, obsédées par les profits à n’importe quel prix.

Arrêter de croire ces experts soumis aux puissants qui mentent à la demande.

Arrêter de penser que les scientifiques qu’on nous montrent à la télé ont une vraie légitimité, simplement par leur titre ronflant.

Arrêter de croire qu’il est impossible de changer et de vivre autrement. Que changer revient à vivre dans l’inconfort et la précarité, qu’on aura froid ou faim ou qu’on sera vêtu de peaux de bêtes… Au contraire, c’est ce monde de croissance, de rentabilité, de mondialisation, d’investisseurs et de multinationales qui va faire vivre 90 % de la population mondiale dans la misère. Sans les peaux de bêtes, ça, c’est réservé aux riches, friands de fourrures.

Changer, c’est au contraire, s’organiser ensemble pour vivre confortablement, dans l’entraide (tiens, j’ai plein de tomates dans mon jardin, tu en veux ?) et la solidarité (ta machine à laver a un souci, viens laver ton linge chez moi pendant que Mathias va réparer ta machine). Dans la débrouille et l’innovation (tu as vu ma nouvelles éolienne ? avec mes panneaux solaires, et l’éolienne du village, j’ai assez d’énergie pour mes appareils électriques), de la récup et de la créativité (ouais, c’est ma voiture ! j’ai enlevé le moteur thermique et Bébert m’a mis celui là, tout écolo) et profondément humain (oui, c’est Djemel et Nikita, de super artisans, ils savaient encore forger des outils, bien utile! et Paquita est une maitresse d’école géniale, avec Marius qui n’est pas mal non plus. Quant à Françoise, qui vient de Paris, elle est adorable avec Mémé Louisette et les vieux du village. Depuis que l’Ehpad a fermé, on en a créé un autre, autogéré. Il fait aussi garderie pour les petits. Ça, c’est l’école, avec un jardin et un atelier, et un espace de lecture. Là, c’est le jardin potager du quartier, et puis là, l’éolienne qui nous permet de ne pas trop consommer d’énergie nationale. Et là, ce sont les troquets, les guinguettes et les jolies boutiques où on se retrouve pour passer du bon temps et trouver ce dont on a besoin…

Et ça ?

« Ah, ça ? C’est l’ancien supermarché avec son parking. C’est devenu une salle de sport. Le parking, on a enlevé le béton (recyclé ailleurs) et on en a fait un jardin. Ben oui, il n’était plus assez rentable, alors il a fermé. On s’est retrouvé bien embêté, alors, on s’est organisé. On pouvait pas aller faire 30 km pour faire nos courses, l’essence était trop chère et rationnée! Et ça ? C’est l’atelier informatique. On recycle tout ce qui ne nous sert plus au quotidien (télé, portables, pc…) pour les remettre au poil et rester en lien avec les autres. On a eu envie de tout regrouper dans un lieu unique, comme ça on s’entraide et c’est plus sympa. Parce que le reste du temps, entre nous, on se voit tout le temps, pourquoi s’envoyer des sms ou des mails ? La télé? On n’a plus le temps avec les apéro et les fêtes, et puis, c’était devenu tellement nul… Par contre on a un ciné club et un théatre. Et un conservatoire.

Voilà, je vous laisse rêver… Au nouveau paradigme.

La vie, c’est le mouvement. Restons dans la vie. Ne choisissons pas le néo-libéralisme mortifère qui veux que rien de change… N’ayons pas peur. Nous n’avons rien à perdre.

Bises

Chocolat de Pâques

Pâques.

Yep ! le renouveau, les fleurs, les petits oiseaux, les petits pois nouveaux sucrés et fondants et le lapin.

Et le chocolat.

La joie des enfants qui vont courir dans le jardin à la recherche des œufs en chocolat et des poules en nougatine (ou l’inverse…), le sourire des parents, la légèreté d’être ensemble.

Ben c’est raté.

Il fait froid (après 3 jours d’été totalement incongrus), les gens se regardent de façon suspicieuse si vous les approchez de trop près et s’éloignent des enfants qui ne sont pas les leurs comme si c’étaient des pestiférés ou des porteurs du virus Ebola mâtiné de choléra. Y a le covid ! Tous aux tranchées chez soi. L’autre est un virus !

L’espace public n’est plus pour le public. Ce n’est qu’un espace transitoire de transit. (c’est une allitération, c’est fait exprès)

Bref

Cette année, ce fut Pâques aux tisons (enfin aux radiateurs, ce qui est la version moderne de la cheminée). Ce n’est plus une célébration collective de la vie qui revient et de l’espoir de vivre ensemble des jours meilleurs. De la vie qui triomphe de la mort (Rappel de catéchisme pour les chrétiens…). De notre dimension royale et spirituelle qui va bien au delà des contingences de ce monde matériel. de notre appartenance à un cycle de la vie qui nous transcende… C’est un truc individuel qui permet de faire un peu fonctionner le commerce.

Alors…

J’ai mis des oreilles de lapin, du rose sur le bout de mon nez, et je suis allée dans la chambre de mes enfants pour leur donner leurs chocolats.

Au moins, on a rigolé.

Bises à tous et chouettes Pâques ! Bientôt le ciel bleu, la douceur et la vie qu’on aura décidé !

Des frites au temps du Covid

Depuis bientôt 1 an (avec, c’est vrai des interruptions bienvenues mais trop courtes) nous n’avons plus le droit de manger de vraies frites dans les bistrots. A Paris.

D’ailleurs, il n’y a plus de bistrots non plus. Ils sont tous fermés…

A la place il y a le « click and collect ».

Pour la postérité, en espérant qu’il y en ait, j’explique : Au lieu de manger l’assiette de frites à table, assis tranquillement, éventuellement avec des copains et une bonne bière (ou autre boisson de notre choix) dans un vrai verre, on doit récupérer un sac individuel et partir le plus vite possible du lieu du délit.

L’antique manière de faire nous permettait, au choix, de manger à notre rythme, de lire (en tenant notre livre), de parler avec nos amis en les regardant, d’accompagner nos propos de gestes expressifs, de nous lécher les doigts, de ne pas en renverser partout, etc…

Maintenant, nous avons droit à un sachet en papier marron, avec une boîte dedans pour les frites et une cannette pour la bière (ou autre boisson), et une serviette en papier ridiculement petite. A nous de nous démerder avec ça. La compagnie de copains est interdite, on est dans la rue qui pue, bousculés par les passants qui ne s’excusent même pas (ou peut être l’ont ils fait, mais on n’a rien entendu à cause du masque), et les mains encombrées de tous ces emballages (malheureusement on n’a que 2 mains, or il y a le sac, la boîte et la cannette. Et on espère que le téléphone ne va pas sonner…)

Avec un peu de chance, on peut trouver un banc, ou mieux, un parc pas trop bondé (parce qu’évidemment tout le monde cherche la même chose au même endroit, vu qu’il n’y en a pas tant que ça!)

Et là, commence le pire.

On pose le sac.

On récupère la boite.

On la pose dur le banc ou assimilé. (caca de pigeon ou pas, c’est au choix)

On attrape la cannette. On l’ouvre, ça gicle une fois sur deux parce qu’on l’a secouée en venant ici.

On s’essuie avec la serviette en papier qui devient une épave imbibée, inutilisable désormais, à moins de vouloir se barbouiller de bière rance… moyen le parfum…

On pose la cannette. Chouette, coup de chance, elle tient droite, sans se renverser.

On sourit. La vie est belle.

On ouvre la boîte. Et là, notre sourire se fige.

Les pauvres frites gisent, molles et huileuses, dans leur cercueil de carton.

Ben oui. Les pauvres ! Elles étaient sorties, frétillantes et croustillantes de la friture, moelleuses à cœur et dorées à souhaits, parées de sel et belles à croquer chez leur bistrotier géniteur.

Et puis, on les a enfermées dans une boîte en carton, où la vapeur d’eau, la promiscuité et l’attente les ont tuées… Elles ne ressemblent plus à rien. Et dans un dernier effort de dignité, elles se sont sabordées en tant que frites pour devenir de bêtes bouts de patates cuites, dégueulasses.

« Le covid m’a tuer… » signé les frites.

Pour tous ceux qui ont essayé de manger des frites au temps du covid, je dédis ces lignes.

Où sont les frites d’antan ?

Sans compter la frénésie d’emballages en tous genre que cela génère et qui envahit les poubelles qui débordent. Extrêmement positif pour la planète… Elle adore (scoop).

Il ne reste plus qu’à les faire chez soi.

Odeurs de grassouille garantie qui s’imprègne partout. Pas de copains (or des frites sans copains, c’est moche). Et comme je suis maladroite, risque de brûlure…

Ouais, bof…

Quant au plaisir de l’assiette de frites partagée entre amis après les manifestations pour se remettre de nos émotions et discuter de l’avenir du monde, cela devient un regret éternel et un fantasme…

Paris n’est plus Paris…

Je me rattraperai sur le chocolat. J’espère…

 

Dessine moi un monde d’après

Je viens de lire un interview de Boris Cyrulnik

Il a raison.

Sauf sur son analyse du passé de l’humanité. Nous n’avons pas toujours été dans la logique d’aujourd’hui, avec une vision progressiste de l’évolution, allant du moins au plus. Du primitif, proche des bêtes, au raffinement humain du civilisé, intelligent et amélioré… parce que si les horreurs que l’on observe aujourd’hui sont de l’ordre de l’amélioration, je veux bien manger mon chapeau… Il y a eu deux périodes très différentes dans l’histoire de l’humanité.

Pendant 30 000 ans ( en gros, le paléolithique supérieur, de 50 000 à 15 000 Av JC environ, moins le mésolithique qui a été plus compliqué), nous avons mis en place, nous les humains, une société de collaboration et de solidarité dans le respect de notre environnement, dans l’égalité (c’est à dire sans que la domination soit un mode de fonctionnement).

Ce fut possible parce que les ressources vivrières étaient si abondantes qu’elles rendaient la concurrence et le conflit inutile. Les conditions de vie difficile d’une humanité fragile et peu nombreuse rendaient le conflit totalement inopportun : quand la vie est menacée, on se serre les coudes.

Puis de 15 000 ans à nos jours, nous avons été confrontés à une pénurie vivrière (le gros gibier s’est raréfié, puis a disparu, les carcasses des animaux morts ne se conservaient plus de longs mois mais se putréfiaient très vite, le niveau des mers a remonté, isolant les communautés humaines et réduisant le potentiel alimentaire et les solidarités entre clans, le milieu animal et végétal a changé et les anciennes habitudes alimentaires ont du s’adapter (moins de viande et plus de végétaux), la concurrence sur les terrains de chasse est apparue…) qui a généré une société de la hiérarchie, de la compétition du plus fort et de la domination pour s’arroger les ressources, dans une exploitation de l’environnement à tout prix, période qui arrive à une impasse : la nôtre. L’homme, qui s’estimera trahi par la nature, ne respectera rien et voudra dominer cette nature, puis le monde et les autres. (Entre parenthèse, il a inventé les religions pour les mettre à son service au lieu de respecter la spiritualité et le lien au divin).

La vision progressiste qui est devenue un lieu commun aujourd’hui pose problème, non seulement parce qu’elle est sans doute fausse, mais surtout parce qu’elle nous coupe d’un héritage autre que celui de la violence, et d’un imaginaire réaliste pour inventer notre propre futur.

Non, les êtres humains n’ont pas besoin d’avoir un chef à qui obéir pour bien fonctionner ensemble. Elle fonctionne bien mieux avec des leaders de savoirs et de sagesse qui guident et organisent le débat que l’on a appelé par le suite démocratique. Une sorte de démocratie directe à taille humaine. Cela ouvre à tellement de possibles !

Mais c’est un point de désaccord mineur et je ne prétend pas, moi, avoir raison.

Je trouve que cette génération des gens qui ont aujourd’hui l’autorité intellectuelle (les gens de 70, 80 ans… et oui… regardez l’âge des « experts » à la télévision) a trop tendance à assimiler l’humanité et la civilisation à la technique (peut être parce qu’ils ont vécu des avancées phénoménales dans leurs vies sur ce plan) mais ce fut un épiphénomène.

Dans l’humanité, pour nous permettre de sortir de l’animalité et faire société, il y a eu d’abord le lien, le langage et la philosophie, l’art qui ont forgé l’humanité… La technique est arrivée après. 30 000 ans plus tard, la technique a du pallier la pénurie de ressources alimentaires.

Depuis 15 000 ans seulement, donc, (bien moins longtemps, bien moins de générations d’hommes) la technique est venue aider l’homme à utiliser puis exploiter et enfin asservir la nature. (Non pas parce que c’est dans la nature même de la technique, mais parce que ce fut ainsi qu’elle fut utilisée par l’être humain). Cette obsession de la technique et le focus sur les seules conditions matérielles de la vie humaine dont dépendrait le « bonheur », a sans doute aveuglé Cyrulnik sur la globalité du problème.

Les jeunes générations souffrent de manque de sens, parce que, justement, on a confondu le bonheur vrai et le bien-être(matériel), le confort.

Le bonheur du progrès technique n’en est pas un.

Cyrulnik le dit d’une certaine manière, mais ce n’est pas clair. Il critique la recherche du bonheur, qui aboutît à la consommation. Non, je trouve qu’on a raison de rechercher le bonheur. Mais on se trompe juste de méthode, et parfois d’objectif.

La consommation ne permet pas le bonheur, mais la dépendance. En effet, le bonheur suppose la liberté (de conduire sa vie selon ses propres valeurs et en ayant la main sur son temps, son espace et ses relations (le triptyque du Sens)).

Via le marketing, la pub et la manipulation des algorithmes, on nous oriente vers des leurres qui nous paraissent indispensables à une vie bonne, celle qu’on nous présente comme la seule possible. Des leurres qui nous détournent de nos vrais besoins. Des leurres, qui plus est, qui sont souvent dangereux (pour notre santé ou /et pour le monde).

Oui, il a raison de dire que la consommation et la mondialisation nous tuent. Mais au nom d’un ersatz de bonheur, pas au nom du bonheur.

Parce que pourquoi vivre si l’on n’est pas heureux ? Hein ? Je vous le demande !

Et le bonheur c’est Maintenant !

J’ai réalisé, avec le cancer dans mon corps (une trahison de mes cellules d’une certaine façon, donc de moi-même, ça fait réfléchir), que la mentalité de beaucoup de gens de nos cultures judéo-chrétiennes quasi masochistes, et particulièrement dans ma famille, valide cette idée qu’il fallait « mériter » le bonheur et que, de plus, on n’y aurait accès (si on était bien soumis) que bien plus tard, généralement après la mort. C’est une idée fausse et infantile. 

Non! le bonheur c’est maintenant, là tout de suite ! Sinon, la vie, c’est effectivement la tartine de merde que s’enfile ma maman chaque jour, et je ne vois pas l’intérêt. Il y a meilleur ! Je préfère le chocolat !

Et le bonheur, on peut y avoir accès sans le confort matériel.

Même si le confort matériel n’empêche évidemment pas le bonheur ! (faut pas pousser non plus)

Pas le faux bonheur consumériste qui nous pousse à nous soumettre à l’argent.

On n’arrive même plus à imaginer de faire quelque chose sans argent, quoi que ce soit ! Il y a toujours un budget ou un investissement à faire pour se lancer dans un projet, même le plus alternatif qui soit ! Il faut gagner de l’argent pour avoir des tas de choses qui s’entassent dans nos armoires, pour avoir la liberté d’avoir un peu de temps ou d’espace payé à prix fort. Et cela nous rend esclaves du système mis en place par ceux qui possèdent l’argent et organisent sa distribution. Aucun être humain ne peut être heureux s’il est esclave!

Mais le bonheur qui nous permet de nous sentir en maîtrise de notre vie, qui lui donne du sens avec la liberté de la construire à notre façon, en lien avec les autres par le travail que l’on effectue ensemble pour rendre le monde meilleur et plus confortable pour nous et les autres, par de vraies relations humaines inscrites dans le monde réel, c’est à dire inscrit dans l’espace /temps de notre planète. On partage le chemin, on le hume, on le voit, on le sent, on le rêve, on l’invente, on le créée et on en cause ensemble pour le rendre intelligible et intelligent.

Un autre truc que je remarque chez les « penseurs » comme Cylrunik, c’est que s’ils ont de bonnes analyses, ils concluent qu’il faut inventer un truc, mais on reste sur sa faim. Quel truc ? Quelles directions? C’est super flou et cela ne fait que générer de l’anxiété.

Or il faudrait générer de l’enthousiasme, de la joie, du désir et de l’engagement vers un désir commun, pour que réellement, ça change.

Pas jouer les Cassandres en prédisant la dictature prochaine (même si c’est en effet probable… mais les probabilités en histoire… c’est bien souvent raté… Et elles ne sont que ce qu’on en fait : Soit des prophéties auto-réalisatrices, soit des points de départ pour faire en sorte de réfléchir à ce qu’elles restent lettres mortes parce qu’on a fait changer les choses, simplement parce qu’on n’en a pas eu peur en les relativisant, en n’en faisant pas des croyances, des futurs certains. Ouahh le mise en abîme…)

La peur paralyse ou fait faire des conneries. Pas bon. Je préfère le chocolat (rien à voir ;) )

Il faudrait construire un récit pour porter un nouvel imaginaire.

J’y vois quelques lignes directrices:

Notre nouvelle société devrait:

  • Retrouver le sens (le bon vieux « bon sens ») en réhabilitant le triptyque de la base du sens : la maîtrise du temps (à la fois personnel et collectif, son rythme, sa structure circulaire…), l’espace (idem sauf que sa structure est à 3 dimensions), le relationnel (la quatrième dimension avec l’amour, la fierté, l’attention à l’autre quel qu’il soit, l’héritage, la transmission, la culture, la beauté, la philosophie, l’art , la spiritualité et j’en passe… tout ce qui ne se voit pas, est immatériel mais qui nous permet de nous sentir vivants et humains, reconnus et faisant partie d’un plus grand truc, quelque soit son nom, un truc qui est au delà de notre petite personne).

  • Nous libérer du système inféodé à l’argent tel qu’il est organisé aujourd’hui, vampirisé par des acteurs intouchables. Non pas un monde sans argent mais avec NOTRE système monétaire, d’échange et non capitalisable (il y a plein d’expériences en cours). Retrouver le sens de l’échange gratuit, du service pour faire plaisir, du travail fait pour la joie de faire un truc beau et utile et reconnu par un échange en monnaie non spéculative… ce qui amène à…

  • Revaloriser le travail et le métier. L’Oeuvre. Le travail est ce qui nous permet d’avoir une place légitime et ambitieuse face à nous-même et face aux autres. Cela construit la société (bien mieux que l’argent). Le travail n’est pas une aliénation mais une source d’épanouissement. A condition de ne pas être lié à l’argent de manière totalitaire. Intégrer dans la notion de travail toutes les activités humaines: l’éducation, le soin aux autres, l’art, tout ce qui aujourd’hui est négligé car non rémunéré (ou super mal). Chacun doit pouvoir se sentir utile quelque soit ses compétences, et rémunéré en fonction de son utilité sociale et de ses besoins. Un système souple entre capitalisme régulé et socialisme intelligent.

  • Remettre les priorités des sociétés dans le bon sens: l’important est de manger, boire, être au chaud en hiver, en sécurité, d’avoir du temps et de l’espace pour soi et du temps et de l’espace à partager avec les autres, se sentir relié au monde et à des ensembles plus ou moins intimes (du couple très intime, a l’humanité pas très intime en passant par la famille, le collectif de travail, l’appartenance à un collectif de quartier ou de village, d’association, de citoyenneté de ville, de région, de pays etc…). Ce qui veut dire: 

    • une agriculture qui produit bon, sain et en suffisance (loin des lois du « marché »), donc bio, et qui permet aux agriculteurs de vivre bien (et c’est possible puisque le bio ne nécessite pas de s’endetter au delà du raisonnable pour voir ensuite les cours s’effondrer à cause de surproduction de produits de merde (je préfère le chocolat bio, oui, encore…) et évite de finir avec la corde pour se pendre dans l’étable hight tech), 

    • une industrie qui revient aux bonnes pratiques : produire de bons produits, durables et réparables, au juste prix (sans la nécessité de payer des dividendes aux actionnaires qui épuisent la capacité d’innovation, les investissements vers la qualité et les fonds propres des entreprises, donc les forces vives d’une bonne production ), une industrie non mondialisée qui évite les transports coûteux en CO2, et préfère la qualité, l’utilisation des ressources locales et la juste rémunération de ses acteurs de production. Donc une industrie plus « à l’ancienne » avant les délires des multinationales et la globalisation. Une industrie qui travaille en réseaux et en partenariats avec d’autres acteurs du monde pour produire tout le nécessaire, voire un peu plus, dans le respect de tous. Parce que j’aime le chocolat et qu’il ne pousse pas en France…

    • Des services qui ont du sens, et rendent des vrais services. Le plus simple serait de privilégier les coopératives pour que les usagers aient leur mot à dire (puisque coopérateurs). Je pense aux maisons de retraite, par exemple, ou aux crèches (actuellement des pompes à fric pour les investisseurs, c’est ce que m’a recommandé mon banquier comme placement récemment).

    • Un service public national de qualité pour tout ce qui est mieux géré par la collectivité : infrastructures (transports, énergie…) éducation, santé, sécurité, … Ce qui n’empêche pas de localement aider à des productions locales (je pense à l’électricité par renouvelable qui est bien plus efficace produite localement que par de grandes centrales photovoltaïques ou éoliennes car l’électricité se transporte mal, avec beaucoup de perte, et la maintenance est plus facile si elle est sur de petites unités. De plus, on serait bien plus responsable et on ne produirait que ce que l’on consomme ou que ce que l’on peut consommer) Ce qui n’empêche pas de garder des centrales pour les centres urbains… Ne jamais mettre tous les œufs dans le même panier !

    • Un Etat démocratique avec des éléments de démocratie directes à côté et en collaboration avec le système de démocratie représentative. Et en finir avec la tentative d’hyperpuissance relative de l’exécutif. Retrouver l’indépendance des 3 pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) et garantir l’indépendance du 4eme pouvoir: le médiatique. Rajouter un pouvoir démocratique par des assemblées de démocraties directes et locales, en lien avec le parlement.

    • Une politique d’alliance sur des valeurs humanistes avec les autres pays du monde, avec des échanges culturels, politiques, sociologiques largement ouverts. Et des échanges économiques strictement régulés par le Bien commun (écologique et social). Ce qui suppose se passer des traités de libre-échange et des structures strictement économiques et financières comme l’Union Européenne (rien à voir avec l’Europe comme ensemble culturel, même si un habile habillage de façade veut faire croire qu’ils s’intéressent à des valeurs humaines non financières) et de refuser d’échanger avec les dictatures et les pays qui foulent aux pieds les droits humains chez eux ou chez les autres (comme la Chine, l’Arabie Saoudite, la Turquie et d’autres plus présentables avec 50 étoiles sur leur drapeau ou une boisson nationale comme la vodka, par exemple). Réaliser qu’on peut très bien se passer d’eux: ils ne nous fournissent QUE du matériel. Des « choses » dont on peut trouver d’autres façons de se les procurer, d’une manière ou d’une autre.

    • Euhhh… Je n’ai plus d’idée, mais là, à vous de jouer… C’est là que l’intelligence collective commence et montre toute son utilité.

Et en attendant de pouvoir faire tout ça d’une manière étatique, tant qu’on n’a pas le pouvoir, ce serait utile de créer des collectifs dans tous les sens qui fonctionnent sur le nouveau modèle, des avants postes. Pour expérimenter, améliorer, légitimer et avoir une base d’exemple fonctionnels pour le futur. Et puis ce serait un bon moyen de ne pas psychoter et de se sentir simplement vivants, puissants et libres. Parce que l’action permet de se sentir vivant et de ne plus avoir peur.

Voili voilou.

Ya plus qu’à…

Je me demande si je ne vais pas créer un Think Tank, moi… en fait.

Pourquoi pas? Ceux qui existent montrent un tel vide intellectuel qu’on ne peut pas être pire !

Qui est avec moi ? Objectif: décrire notre monde futur.

Proposition de thierry : Ok, mais avant il faut trouver le nom du think tank. Par exemple « penser tank on peut ». Ou alors «Il est court le Tank du Chocolat ». Et puis il faudra un joli logo. Je verrais bien une fleur stylisée qui émerge du fumier.

Bisous

Le prochain article parlera de frites (et de chocolat) au temps du covid


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