Nous sommes en 2031, le monde vient de traverser une crise majeure pendant laquelle toutes les structures sur lesquelles on comptait se sont cassées la figure. Pas toutes en même temps, mais l’une après l’autre, en forme de domino matinées de dégoulinade comme un plastic qui se déforme et qui fond.
L’économie réelle s’est effondré a créé des millions de chômeurs, les gens n’ont plus eu à manger, les jeunes se suicidaient car ils ne pouvaient plus se projeter vers un avenir, les emplois qui ont résisté se sont précarisés et ubérisés, la police a imposé la loi du prince, la pollution a continué, la destruction du climat s’est accéléré, la peur régnait…
Les apôtres de l’Apocalypse, et les marchands de peur nous prédisaient un monde à la Mad Max. Un univers darwinien dans lequel les loosers se feraient exploiter par les plus forts (c’est à dire les plus riches) sans piper mot, et où la violence ferait office de loi. Selection naturelle. Aux riches peu nombreux un monde protégé et isolé, aux autres, un monde détruit, servile, de fourmis qui s’entredéchirent pour quelques miettes de subsistance lancées par les riches.
Famines, guerres civiles, misères, épidémies, catastrophes naturelles et effondrement du climat et de la biodiversité…
Certes, la situation n’était pas facile.
D’un côté, ceux qui tirent parti des crises pour prendre de plus en plus de pouvoir et dominer de plus en plus autoritairement, et qui, face à la crise climatique et environnementale, se sont déguisés en écolos pour continuer leur course folle à la destruction. Marketing à coup d’images, de montages vidéo et de mensonges pour une apparence verte, dans une Absurdie hallucinante ! Acheter des voitures hybrides pour ne plus consommer de pétrole ? Faire du tri pour ne rien recycler et tout envoyer en Chine ou en Afrique ? Mettre un magnifique site bien vert avec de belles images de campagnes pour vendre une appli qui génère un flux destructeur de data ? vouloir une croissance verte ? une finance verte ? etc…
De l’autre, ceux qui veulent que les choses changent mais restent tétanisés par la peur (à quoi bon …) et surtout par la crainte de perdre ce qu’ils ont (leur voiture, leur emploi salarié, leurs habitudes, leur ketchup et leur Nutella, leur soja bio d’exportation et leurs avocats (bio aussi) destructeurs de forets primaires, leurs tee-shirts à 10 € au Leclerc du coin…). Ceux qui croient qu’on ne peut rien faire. Il y avait aussi ceux qui espèrent un soulèvement massif qui renversera les puissants par la violence d’un grand soir… et l’attendent… sans rien changer en attendant dans leur vie (juste en faisant du vélo et en triant leurs emballages…)
Et puis, il y a eu ceux qui ont dit non.
Ben non. On n’est pas d’accord. Et puis on va faire autrement.
Ils ont compris que la ruse et la vie elle-même est bien plus puissante que la violence. Ceux-ci ont expérimenté, vécu, montré l’exemple pour retrouver leur bonheur, leur temps, leur espace, leur relations humaines… Pas par sacrifice, mais par sagesse et par refus du malheur et de la servitude. Peu de monde eu début. Personne ne croyait qu’on pouvait dire non, qu’on pouvait se passer de la finance.
Car le monde, et cela s’est bien vu dans la crise du coronavirus qui a mis le feu aux poudres, était sous emprise.
Face à une système pervers
Et que fait une victime d’un pervers ? Elle reste inerte, immobile, tétanisée, comme un lapin ébloui par les phares et elle se laisse détruire.Tout le monda avait les phares dans les yeux.
Donc, nous avons mis des lunettes anti éblouissement. Nous avons regardé la réalité, celle que l’on perçoit, pas celle qui nous était imposée à force de médias et de réseaux sociaux, d’enseignement et de « culture », de faux experts « scientifiques » autoproclamés et de « spécialistes » aux titres ronflants qui ne voulaient rien dire. Nous sommes sortis du biais de conformité de Ash, de la soumission à l’autorité de Milgram, de la servitude volontaire d’Arendt… Nous avons commencé à penser la réalité que nous voyions, que nous ressentions, que nous percevions. Nous avons affirmé haut et fort qu’ils avaient tord et que nous avions raison et que nous ne subirons plus.
En même temps nous avons accepté qu’ils avaient (les premiers cités là, au dessus) pris tous les pouvoirs en subordonnant toute la société (le politique, l’économie, la morale, l’enseignement, la santé, la culture…) à l’argent. Plus rien ne pouvait se faire sans argent, qu’ils disaient.
Or, c’est eux qui avaient l’argent
Donc Rien ne pouvait se faire sans eux. Sans leur autorisation.
Et ils croyaient que nous allions être assez stupides pour les croire !
En fait, ça dépend de ce que l’on peut faire. Si l’ont veut devenir manager et gagner 10 000 € par mois à rien foutre, avoir une rollex avant 50 ans et un yacht… oui, on ne peut rien faire sans eux. Sauf que ça, c’est pour leur petit monde, pour leurs familles et affiliés. Pas pour le peuple, ces feignants !
Mais ils feignent de travailler à nous donner tout ça ! Si on se soumet, ils nous promettent la croissance, le plein emploi, le beurre et le cul de la fermière…
Ils ont pensé qu’il suffisait de nous faire de belles promesses et de nous donner un peu d’argent de poche pour nous payer des légumes bio à la grande chaine multinationale du coin, comme des gamins ignorants? Qu’on allait tout accepter (la pauvreté, le travail à la tâche, la pollution de nos lieux de vie, la destruction de notre santé et de notre intelligence, la destruction de la planète… la fin de la joie et de l’amour entre nous, la fin des insectes et des oiseaux) en échange d’un hochet agité par de Rugy et de belles images à la télé (ou sur Netfix)?
Ben non.
Alors, on a commencé petit.
On a créé des choses sans eux. Pas la peine d’aller mendier leur argent, d’aller les convaincre ou les vaincre, on n’a pas eu besoin d’eux. Parce que nous, au contraire d’eux, on est à la fois intelligents et humbles. Ah la force de l’humilité ! Pas celle des bourgeois catho qui n’étaient que mépris pour les pauvres. Mais celle qui nous rend libres car nous acceptons ce qui est sans avoir besoin de plus.
Enfin, bref !
Il nous fallait récupérer du temps, de l’espace et renouer des relations entre nous.
Donc nous inscrire dans un espace temps à la mesure de l’homme. Créer des oasis vivantes et saines qui prendraient de plus en plus de force.
Des quartiers, des villages, des groupes d’hommes et de femmes qui essaient de vivre en se respectant.
Donc:
On a créé des écoles et des universités pour réapprendre les métiers qui nous sont indispensables. Le jardinage, le bricolage et le soin du linge (ravaudage, couture, tricot, broderie) ont été des matières importantes intégrées dans le cursus scolaire, à côté des « humanités » (pour s’inscrire dans une culture et échanger), de la science (la connaissance précise du monde…) et du sport, dans nos écoles. Au lieu de se bourrer la gueule dans des écoles de commerce, de management ou de marketing, ou de glander dans des facs sans moyens où les profs ne peuvent pas travailler, les jeunes gens qui l’ont décidé ont appris un métier qui leur permettaient de se sentir utiles: artisans, agriculteurs, éleveurs, commerçants, enseignants, infirmiers… et de s’épanouir dans une Oeuvre, un Bel ouvrage, qu’ils vont proposer directement à ceux qui en ont besoin. Pas besoin de Danone pour proposer des yaourts aux copains !
On a créé des monnaies locales pour s’échanger ces biens et services sans avoir besoin de la finance ou des banques. Grace à ces monnaies locales on a pu rémunérer les bonnes volontés qui se mettaient au service de la communauté.
On a créé plein de services et d’équipements locaux en commun pour faire la vie plus belle pour nous: panneaux solaires, éoliennes, voiture et camionnette mutualisée, petits commerces coopératifs, espace internet commun, espaces culturels communs (cinémas, théâtres, ateliers d’artistes…) jardin, verger et élevage communal, service à la personne, maison de retraite ouverte sur la vie et les plus jeunes, soutiens aux familles, fêtes… chacun avait des idées, chaque groupe s’est échangé leurs expériences… (on a cré un journal envoyé par la poste ou distribué par des gens … NTF (nique ton facebook))
On s’est organisé en coopératives pour produire les produits nécessaires, et en réseaux pour s’échanger ceux qui poussaient ailleurs. Pour ne plus avoir besoin d’eux. plus de mondialisation avec le transport crétin de marchandises dans tous les sens.
Du coup, on a créé des emplois locaux. Qui eux mêmes ont créé de la richesses et donc de la demande et donc d’autres emplois…
Et on a pu vivre à notre rythme, en profitant du progrès qui nous est utile. Cool.
Et on a peu à peu repris le pouvoir et la nature a pu respirer.
Plus besoin d’aller au supermarché… Peu à peu, ils ont fermé (plus assez rentables) Et les multinationales qui les remplissaient de produits de plus en plus merdiques ont fait faillite.
Plus besoin de se déplacer très loin chaque jour pour aller travailler (donc plus de frais de voiture eu de RER bondés), le climat a arrêté de se dégrader et les multinationales ont eu du mal à recruter pour leurs open space au milieu de nulle part. Ils ont essayé de nous coincé et refusant de vendre de l’essence. On a repris des chevaux, on a remis des trains, des ingénieurs ont trouvé des alternatives… De toute façon, notre boulot (et tout le reste) était à 10 mn à pied…
Plus besoin de payer un loyer très élevé dans les grandes villes (la moindre demande a fait baisser les loyers, et les investisseurs immobiliers se sont cassés la figure) et en plus, on a tous un jardin ou un bel espace de vie, puisqu’on n’est plus entassés dans des mégapoles.
Plus besoin de subir des N+1 et des reportings débiles, on a une alternative…
Et pas besoin non plus de s’éclairer à la bougie ou de renoncer à voyager. On se retrouve chez des amis d’amis d’amis dans tous les pays, on prend le train, le vélo, le bateau … Parce que de toute façon, on n’est pas stressé et on n’a plus du tout besoin de décompresser à Bali en une semaine chrono. Si on part, on part découvrir le monde en prenant son temps.
Ah, mais c’est sûr, on n’a pas Netflix, ni de mêmes de chat, ni facebook, ni d’instagram, ni des tomates en hivers, ni des pizzas surgelées dégueu, ni des nugets sans viande de poulet, ni les cordons bleu au faux fromages, ni les tee-shirts à 5€, ni les iphones 20… Mais on a d’autres trucs parce qu’on a des idées… on bricole, et puis, on n’a pas le temps d’aller faire un candi crunch, ou perdre son temps avec des mails à n’en plus finir, parce qu’on a un pot à boire avec des potes. Et puis on s’écrit des lettres…
Et surtout, on a eu le plaisir de voir les puissants d’hier se retrouver tout cons avec leurx discours de bonneteaux, tout seuls et ruinés avec leurs dollars et leurs euros inutiles. On n’a pas lutté, on n’a tué personne, on leur a simplement dit non et on est parti vivre de notre côté. Sans eux. Le temps qu’ils s’en rendent compte, ils étaient foutus.
Bon, ils résistent encore… Mais de plus en plus de gens nous rejoignent…
Parce que, franchement, leur offre n’est pas très tentante…
Héhé !
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