Archives pour mars 2020

Ce que les arbres m’ont dit cet après midi

Le soleil dorait les feuilles vert-tendres de l’amandier et celles dynamiques du prunier. Le soir tombait doucement. J’étais sur ma terrasse, emmitouflée dans un lainage car l’air se rafraichissait rapidement, même si les derniers feux du couchant illuminait encore ma cour, saluant la fin du jour comme de bons comédiens.

J’entendais quelques oiseaux s’échanger quelques nouvelles, le vent , le ciel, les vieilles pierres de la maison, qui en ont vu bien d’autres, me regardaient me poser des questions.

De petites questions sur ma petite vie.

Mais, moi, je croyais que c’était de grandes questions et que j’étais quelqu’un qui avait tout compris, quelqu’un d’importance, alors j’ai posé la question aux arbres.

- Arbres, est ce que je dois faire ça ?

Les arbres, le vent, les oiseaux se sont tus. Gênés…

Comment me répondre ? « Agnès, ce que tu feras n’a pas grande importance. Tu ne vas pas sauver le monde avec tes petits bras, tu ne vas même pas te sauver toi même… »

Mais les arbres, le vent et les oiseaux sont gentils, ils ne voulaient pas me blesser. Alors ils se sont tus.

Alors, j’ai dit:

- Ah, alors, je ne dois rien faire ?

Alors là, le vent s’est déchainé, les arbres ont agité leurs branches, les oiseaux ont voleté partout…

« Bien sûr que si ! Tu crois quoi ? Que la vie, c’est fait pour se la couler douce, ne rien foutre et s’occuper de son nombril ? »

- Ben , je fais quoi alors? je ne comprends pas.

La réponse, elle est venue un peu plus tard. En un mot. Pendant que j’épluchais les carottes…

Humilité.

Agir, faire de son mieux, mais sans rien attendre comme résultat. Juste faire son taff, sans se prendre le chou, sans croire qu’on va changer les choses à soi tout seul. Avec modestie et fierté. Ce n’est pas contradictoire.

Voilà, ce que m’ont dit mes arbres. Écrire, mais ne pas en attendre un résultat grandiose, juste faire de mon mieux et choisir la voie de la simplicité. Et puis vivre. Dans l’honnêteté et l’authenticité. C’est si rare aujourd’hui. Ça prête même à sourire. Ça fait un peu Benêt (e)…

Alors, je vais le faire.

Dès demain.

Ne soyez pas étonnés…

Très franchement, je ne crois pas que cette crise du coronavirus COVID-19 ne nous permette de revenir au statut quo, une fois que nous en serons sortis.

Il va y avoir des dégâts. beaucoup de dégâts.

Des pans entiers de l’économie mondiale vont se casser la gueule. Reste à ne pas se trouver dans ou sous la tour qui tombe, comme dans les films catastrophes… avec la musique qui va avec…. padapadam… (violons et cuivres) KKKKrachchchch!

Et il n’y aura ps de super héros en collant moulant.

Est ce que ce sera la catastrophe ? oui et non.

Oui si vous ne vous y préparez pas et que vous mettez votre confiance et votre foi dans ce qui va s’effondrer.

Non, si vous regardez un peu à côté et que vous réalisez que cet effondrement va faire de la place pour une nouvelle économie, bien plus solide et résiliente parce que moins interconnectée, plus locale et plus autonome. Plus modeste également.

Donc, qu’est ce qui va s’effondrer ?

Tout ce qui a besoin de l’argent pour fonctionner.

Tout ce qui fait partie de ce système néo-libéral: les banques, les multinationales, les entreprises liées aux multinationales et même les États, dans la mesure où ils sont liés aux multinationales et aux lobbys…

La société urbaine, la société consommatrice, la société où il faut gagner de l’argent, le plus possible d’argent pour pouvoir ne pas en profiter, juste avoir des objets de prestige et pouvoir se comparer aux autres.

La société déconnectée de la réalité, loin de la nature, loin des amis et de l’amour… qui remplace tout cela par des applications. Il y en a pour tout: cuisiner, dormir, méditer, courir, parler, se moucher, rigoler et faire l’amour…

Une société qui met des lunettes (Gucci) dans le métro à minuit et en est fière.

Une société qui ne pense plus, mais qui attend du grand ordonnateur d’intelligence artificielle et supérieure ce qu’elle doit penser.

Bon débarras.

Ce qui ne pas disparaitre, c’est le réel. Lui sera toujours là.

Qu’est ce qui nous empêchera, quand le système nous aura enlevé notre emploi, notre capacité de payer notre loyer ou notre emprunt, gavé de produits malsains issus d’un marketing de masse, quand il aura dégouté nos enfants d’apprendre, ou même de savoir qui ils sont…

… D’aller ailleurs, là où il y a encore de l’herbe, pour faire ce dont les gens du coin (et nous) avons besoin: des yaourts parce que Danone et Nestlé se sont cassés la gueule et que les paysans ont du lait à vendre, des chaussures parce que Nike aura disparu et qu’il faudra bien utiliser le cuir de nos vaches, des carottes et des aubergines parce que c’est bon, des écoles parce que nos enfants en ont besoin, des librairies et des éditeurs parce que l’honneur du genre humain, c’est de penser et de transmettre cette pensée ?

Oui, qu’est ce qui nous en empêchera ?

Notre peur.

Allors, regardons notre peur, réduisons là au pauvre produit de notre imagination et de la manipulation ambiante et agissons pour nous offrir une belle vie, ensemble. Le plus tôt sera le mieux.

Ils vont tenir un peu. Leur agonie va prendre un peu de temps, un peu de temps qu’ils vont utiliser pour nous ficeler encore plus dans les rets de leur machiavélique monde connecté… Mais on peut aussi les utiliser pour préparer notre autre monde, les contre manipuler, les faire payer très cher nos bullshit jobs, nos acquiescements de façade, nos outils de résistance…

Ils veulent nous faire croire que c’est le bonheur de se faire livrer de la merde en exploitant de pauvres gens, de ne pas bouger son cul du canapé pour éteindre la lumière, et de se faire engueuler par l’application qui surveille notre rythme cardiaque… Et que la vie de Netfleexx et de face de bouc est la seule qui vaille… mais on peut refuser de le croire

Alors, hauts les cœurs, apprenons à nous passer de l’illusoire et retrouvons notre liberté.

Courage et n’ayez pas peur !

Nous, les normaux, les 99%, on ne risque rien, si on ne les croit pas. Mais seulement si on ne les croit pas.

Il suffit d’éviter de rester dans les tours qui tombent, d’éviter de rester leurs otages dans les villes, d’évitez de dépendre d’eux.

Car sinon, il nous entraîneront dans leur chute.

 

Like a fool

Cher B,

Il est temps.

J’aurais du me réveiller depuis longtemps.

Mais les rêves tendres sont ceux que l’on refuse de quitter au petit matin.

Mais je n’en ai pas eu le courage.

Cela m’arrangeait bien de ne pas comprendre.

Je savais que tu me mentais. Depuis le début, tu m’as prise pour une truffe.

Tu mens très mal, tu sais. Et j’ai du faire pas mal d’effort pour ne pas voir l’évidence.

Tu m’as aimée. Certainement. A ta manière.

Je n’étais pour toi qu’une roue de secours, qu’une occasion confortable, qu’un accessoire de dépannage.

Je ne t’en veux pas.

Il en aurait fallu, du courage, pour prendre le risque de m’aimer.

Je me battais, j’étais en pleine tempête, chargée de gosses et de responsabilités…

Il en aurait fallu, de l’amour, pour venir à mes côtés.

Ce n’était pas ton trip. Tu me l’as dit.

Nos corps s’entendaient si bien, mais cela ne suffisait pas.

Mon corps jouait une symphonie lorsque tu me touchais, mon âme s’apaisait à te savoir exister au monde et, même un peu, même de façon illusoire, reliée à moi, je ne voulais pas perdre ça. Même si je savais…

Est-ce en moi ou en toi que tu n’as pas eu confiance ?

Qu’importe. Moi je t’ai aimée. Et cela m’a fait du bien.

Tout ce temps.

Pendant que tu en aimais d’autres, pendant que tu me racontais des salades, pendant que tu me laissais seule,

je t’aimais, quoi que tu fasses.

Mais il est temps.

Il est temps de reconnaître que tu as le droit de ne pas m’aimer comme je le voudrais…

Il est temps de te laisser à ta vie, celle que tu as choisie, et de disparaître.

Il est temps de m’autoriser à être aimée autant que j’aime,

Il est temps de reprendre ma liberté pour retrouver ma joie en héritage,

Il est temps de ne plus t’attendre.

Je te souhaite tout le bonheur du monde. Celui que j’aurais tant aimé partager avec toi.

Et sache que je t’ai aimé, like a fool.

A.

match villes / campagne et coronavirus

Je reviens de Bretagne. 2 jours loin de Paris.

L’impression d’être libérée de prison.

Dans le petit village, le temps est redevenu normal. Les heures et les minutes coulent comme de source, nous accompagnant au fil de notre respiration.

Là, nous sommes vivants, réels. Le vent, la pluie, le soleil nous rencontrent, nous bousculent, nous caressent, nous enveloppent, vraiment. On le sent, on le ressent. Cela fait du bien. On a le temps pour ça, on a la place d’aller à leur rencontre, ou pas.

Là, les gens ne font pas semblant, ils sont vrais et ne cherchent pas à faire semblant de vivre, ils sont, simplement. On sent bien que l’on existe vraiment pour eux. Ils nous donnent l’impression d’être. Être, tout simplement et nous pouvons, de ce fait, engager notre être dans une relation avec l’autre être.

Un truc de fou, une relation ! Ecouter et être écouté, regarder et être regardé, sourire, expliquer, laisser l’autre exister, exister soi-même pour l’autre et donc pour soi… wouahhhh ! Ca fait du bien! Il ya quelque chose qui, enfin, s’autorise à se déployer en soi. Pour cette aventure qu’est la vie. Avec ses rires et ses pleurs, ses joies et ses souffrances, qu’importe, c’est vivant !

Je me suis sentie vivante, capable de tous les possibles, bien, enfin avec moi-même. 2 jours…

Je n’ai pourtant rien fait d’extraordinaire, j’ai marché, regardé le ciel, acheté des livres d’occasion, un collier et une tasse, mangé une crêpe (non 3, mais sur deux repas ;) ), discuté avec les gens,  observé le ciel (il change tout le temps en Bretagne, c’est presque une activité à plein temps !;)) admiré les arbres, les fleurs, les nuages, le paysage, fermé les yeux sous le soleil, fermé mon écharpe sous la pluie glaciale et le vent non moins glacial, marché sans but, ou avec le but d’avoir un café, respiré…

Je crois que là bas, le Temps existe encore, de même que l’Espace.

Il y a encore ces repères qui permettent à l’être vivant de se sentir vivant, dans les repères normaux, dans lequel son être peut s’épanouir, exister, en sécurité. Notre être a la maîtrise de sa vie et donc se sent libre et disponible pour être en relation avec les autres, avec le monde. Il peut donc construire sa relation au monde, mettre en mouvement ses désirs profonds et personnels (sa petite musique), prendre sa place et se lier aux autres places, désirs et existences. Être soi et être tous reliés (quel que soit le lien, c’est pas toujours bisounours les liens entre les hommes), c’est ce qui permet à une vie d’avoir du sens.

Les grandes villes, en se voulant modernes, en se soumettant aux impératifs de cette « modernité » numérique, technologique, engendrant la technocratie, ont broyé le Temps et l’Espace sous prétexte de nous libérer.

Elles ont fait de nous des robots normés et soumis à leur temps et à leur espace. Les êtres sont devenus des masses, des conglomérats d’éléments isolés, soumis aux faux désirs de l’apparence et du marketing. Le numérique a tué la singularité de l’être pour pouvoir tout compter, statistiquer, ériger une fausse science qui n’est plus au service de la vérité mais qui se prend pour La seule vérité à accepter sans réserve.

Les grandes villes nous prennent notre être et nos liens avec les autres êtres. Plus rien n’a de sens.

C’était pas comme cela il y a ne serait-ce que 30 ans. J’aimais Paris alors. Qu’est ce qui a fait que cela change ? L’apparition de la troisième révolution technologique avec le numérique. Cela a tout bouleversé grâce à tout ce que cela a rendu possible pour les puissants.

Aujourd’hui, la vie à Paris a perdu beaucoup de sens. Le cadre qui donnait du sens à la vie parisienne n’existe plus.

Plus rien n’a de sens réel. Ni naître, ni grandir, ni apprendre, ni aimer, ni travailler, ni mourir. Tout est entouré d’une gangue de faux semblants qui épuise les gens. Et c’est un peu pareil pour toutes les grandes métropoles du monde me semble t’il.

Je ne parle pas ici des gens qui appartiennent à la case des Très très riches. Pour eux, la perte de sens a d’autres raisons, plus psychologiques. Non, je parle des gens normaux, la grande majorité, qui s’abrutissent dans les jobs bullshit, après des trajets désagréables (euphémisme) dans des RER bondés et puants de l’aigreur des autres, retrouvent des appartements minuscules où les meubles sont multifonctions, et où l’élément le plus indispensable de leur vie est la connection Wifi.

Nous ne sommes qu’une fourmi dans la fourmillière, obéissant aux mots d’ordre des puissants pour agir. Sous prétexte de nous faciliter la tâche, nous sommes devenus des presses boutons, des numéros, des rien-du-tout, des serviteurs de leur puissance financière. Le numérique a permis cela. Il a permis, le contrôle, la normalisation, la communication-propagande, la destruction de toutes les voix discordantes, la pensée, le sens de la vie.

Dans les grandes villes, le numérique est l’outil qui permet de tuer la relation, le temps de vivre, l’espace de respirer, en contrôlant et en obligeant les gens à se précipiter, à obéir à des impératifs perpétuellement assénés par le N+1 ou par la pub, partout, à accepter de perdre son temps dans des transports longs et déplaisants, dans lesquels la promiscuité engendre le malaise, à accepter de ne pas avoir d’espace à soi parce que c’est devenu un luxe.

Et de s’évader de ce monde monstrueux grâce aux écrans, petites musiques dans les oreillettes, petits jeux débiles sous les yeux dans la vie privée; grâce aux graphiques et reportings inutiles devant soi au bureau qui donnent l’illusion de notre propre performance dans la vie professionnelle. Les sens saturés des odeurs des autres ou des produits chimiques de la rue, des bruits technologiques, des goûts trafiqués, des sensations recréées par ordinateur, au bord de la nausée…

Je ne crois pas à l’urbanisation croissante des villes.

Les jeunes générations ressentent que quelque chose ne va pas et expérimentent autre chose. Elles partent des villes pour devenir les humains qu’ils souhaitent être. Qui va voyager et découvrir le vrai monde (au delà des écrans de instagram), qui va devenir couvreur ou charpentier, qui va créer sa ferme, qui va inventer un service, un produit dans un bled paumé…

Ils sont moins cons que nous, les vieux… aveuglés par les promesses de monde idéal du moindre effort, où tout vous est livrés sur votre canapé grâce aux commandes vocales de Adixia au autre robot numérique…

Oui, ils utilisent le numérique et bien mieux que notre génération. mais ils ne le vénèrent pas. Ils l’utilisent. Point. Et tant mieux. c’est une belle technologie. Mais qui doit rester au service de l’Homme, pas l’inverse.

Enfin, pas tous… mais je crois fermement à cette minorité agissante, c’est elle qui va sauver notre monde.

Avec l’aide de notre bonne vieille planète, qui n’a pas dit son dernier mot. La nature est puissante, elle, vraiment.

N’oublions pas l’histoire. Quand le monde européen a été trop peuplé et que les hommes ont dépassé les limites de ce que la nature pouvait leur donner dans l’état de leur techniques agricoles, quand ils ont trop déforesté, trop détruit de ressources naturelles, détruit l’équilibre, au XIVeme siècle, il y a eu la Peste noire.

Dont acte !


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