Ce n’est pas encore catastrophique, les marches financiers peuvent encore s’en sortir et la panique n’est pas encore d’actualité.
C’est embêtant pour les 1% les plus riches mais il n’y a pas encore lieu de leur envoyer des couvertures de survie.
Ils peuvent même profiter de la demande de désinfectant et de masques.
Certes.
Cela dit, c’est une bonne nouvelle pour les 99 % qui restent.
Peut être que le changement est en marche ? Que leur économie virtuelle et fictive, à ces 1%, leurs châteaux en Espagne vont, enfin, se retrouver en cendres et qu’on va pouvoir reprendre les choses en main pour remettre le monde à l’endroit… Arrêter de polluer, de dérégler le climat, de générer misère et terrorisme.
J’espère, mais je ne me fais pas d’illusions, qu’ils ne vont pas nous faire le coup du chantage à l’emploi et nous faire croire que notre vie (emploi, santé, bien être matériel…) dépend de leur manière de gérer l’économie ! C’est archi faux. Regardez! A chaque fois qu’ils ont demandé des « efforts » aux gens (accepter des baisses de salaires, des licenciements partiels, des pollutions et divers malheurs…) pour « éviter le pire »… On a eu le pire. Il ne faut pas avoir fait les grandes écoles pour comprendre que licencier pour garder des emplois, c’est crétin.
Bon. reprenons. Revenons à notre coronavirus.
Je peux me tromper, mais le système actuel est le suivant:
Toute la version réelle du monde est dénigrée et méprisée. Travail, capital réel (l’argent sonnant et trébuchant, celui qui s’échange pour s’acheter une baguette), capital immobilier, capital alimentaire (nos campagnes) et de santé (nos savoirs faire de santé), capital social (liens humains, métiers, transmission de savoirs, morale…), tout cela est soumis au monde financier et numérisé , détenu sur des lignes de code par 1% de la population.
Ces 1% déterminent absolument tout dans notre monde par le biais de politique néo libérales autoritaires. Le seul mot d’ordre: le profit immédiat.
Ce profit immédiat n’existe pas par la production de richesse réelle dans une entreprise (des trucs et des machins vendus , des besoins de vie apaisés par l’action humaine, réelle: santé, éducation, soins aux personnes âgées, sécurité au quotidien, banque de proximité…) mais par une pure spéculation financière utilisant des algorithmes qui tournent au milliardième de seconde. Ou par des traders fous et shootés.
Le système est uniquement basé sur un grand jeu de Monopoly dans lequel on s’échange des « valeurs » symbolisées par de grandes multinationales qui doivent bidouiller leurs chiffres et employer de moins en moins de monde (ou des gens de moins en moins bien payés) pour produire des trucs de moins en moins bons puisqu’on utilise des matières premières de moins en moins chères et donc produites là où c’est le moins cher, c’est à dire, en général, loin.
On remplit donc les super marchés et les Mall d’une abondance délirante de produits markettés et packagés avec plein de couleurs et de mensonges dessus, dont personne n’a vraiment besoin et de très mauvaise qualité. Bref, on vend de la merde bien empaquetée pour générer une activité. (je ne dis pas des bénéfices exprès). Cette activité va légitimer le jeu spéculatif des multinationales elles-mêmes, qui vont faire leur bénéfice sur les marchés boursiers.
Et ce bénéfice, au lieu de la réinjecter dans l’investissement ou l’économie réelle, elle va être donnée aux actionnaires sous forme de dividendes.
Ca tourne tout seul.
On achète de grandes quantité de produits (ben oui, y a promo !) qui ont nécessité de grands transports avant et après leur production. On est licencié ou dans un boulot précaire qui gagne rien. Donc on a moins de sous. Donc on se replie sur soi, car on ne veut pas partager. Donc l’Etat n’a plus d’impôts pour faire tourner les services publics. Donc tout se dégrade, donc on achète pour oublier. On est prisonnier du système et on croit que c’est le seul possible.
Et le Coronavirus se balade, puisque le système de santé, même dans les pays riches, n’a plus assez d’argent pour fonctionner normalement (baisse des crédits des politiques néolibérales: résultat: Italie)
Pour qu’on accepte cette société inégale et lamentable, ils nous racontent une histoire de dynamisme économique et détruisent tranquillement toute économie, en créant un système virtuel juste fondé sur la croyance que cela va pouvoir continuer comme ça éternellement. Et qu’il est impossible de faire autrement. Ils ont pris le pouvoir politique, et médiatique pour nous raconter leurs salades.
Pourquoi le coronavirus est un danger pour eux ?
- La Chine est l’atelier du monde aujourd’hui. Entre les métaux rares, des production agricoles (thé, tilleul, arômes…),l’informatique, le textile et j’en passe. 26 % de son PIB est exporté. Une Chine à l’arrêt, c’est toute les chaines d’approvisionnement des multinationales qui est coincée. C’est le foyer idéal pour une contamination mondiale. Or le Coronavirus est apparu en Chine.
- Le système mondial est totalement dépendant des échanges internationaux au long cours. S’ils s’arrêtent, il y aura très vite des ruptures d’approvisionnement, dans les livraisons, dans les productions… et donc sur les bilans des multinationales qui ne savent plus faire autrement. Le coronavirus empêche les échanges.
- Tout le système est interconnecté. Ce qui arrive à un point A va avoir une influence sur tout le système. Chaque acteur financier est impliqué dans des réseaux complexes qui lie tout le système. Lehman Brother n’a pas entraîné tout le monde dans sa chute mais ça a été moins une. Et aujourd’hui, c’est pire (et il n’y a plus d’argent public pour venir au secours des crétins qui font n’importe quoi). La peur d’une endémie qui bloquerait l’économie génèrerait une perte de confiance dans des dividendes juteux, qui peut entraîner de ventes rapides d’actions pour se désengager et donc générer très vite une crise financière. Comment légitimer le haut niveau de l’action APPLE si l’entreprise ne peut plus livrer ses produits pendant des mois? Comment faire venir des Iphone de Chine avec le risque de contamination possible ?
Pour autant, est ce que nous allons vers un monde à la Mad Max s’ils s’effondrent ?
C’est ce qu’ils voudraient nous faire croire. Pour que nous acceptions des « mesures d’urgence » (leur donner le peu qui nous reste) pour les sauver. « Sinon, on licencie! » « Sinon, on ferme »! Mais heureusement, l’économie, ce n’est pas QUE les multinationales !
Et puis, de toute façon, ils le font déjà.
Il me semble que la seule chose à faire, c’est de les laisser s’effondrer tranquillement, de nous désengager de leur système et apprendre à vivre autrement. Vivre SANS les multinationales et réapprendre à produire nous même ce dont nous avons besoin. Revenir aux bases de l’économie: Des agriculteurs (bio, c’est à dire à l’ancienne, avec pas mal de main d’oeuvre, mais aussi à la moderne: une grosse productivité), des artisans (mais avec des imprimantes 3D, des logiciels libres performants, de nouveaux outils), des petites usines familiales (idem), des distributeurs locaux spécialisés qui connaissent et respectent les produits qu’ils vendent, peut être une monnaie locale, des lieux d’échange de savoir, de prêts, d’échange de services, des professions libérales qui apportent des réponses aux besoins de la population (soin, éducation, culture…) et… aussi une proposition politique qui permettra la reconquête de l’Etat, de l’Europe et du Monde pour, par le biais d’une fiscalité juste et la réduction des inégalités à un niveau raisonnable, permettra d’assumer les grosses dépenses d’infrastructure. Car l’exemplarité est puissante. Ce que chaque village fera pour s’en sortir et remplacer ce que le système ne donnera plus, servira d’exemple pour d’autres villes et villages partout dans le monde, et rallieront ceux qui ont besoin de vivre un monde juste normal.
Et je vous assure que vivre comme ça, ça risque d’être chouette ! Autonome, libre, respecté, avec des liens sociaux de qualité, des gens qui sont heureux de travailler, d’échanger, des bons produits dans l’assiette et dans des bons restaurants, des chouettes habits faits à vos mesures, des transports collectifs chaleureux (c’est le voisin qui s’y colle cette fois-ci, la prochaine fois ce sera la charrette du village avec Flon flon (Flon flon est le percheron auxquel les enfants apportent les carottes en tire bouchon), puis le tour du minibus électrique de Mimile rechargé par l’éolienne du village ou les panneaux photoélectriques de son toit… en attendant le train et la réouverture de toutes les petites gares), des écoles de la vie et pas seulement de l’éducation nationale, dans lesquelles ont fait le jardin, la cuisine, le bricolage avec les vieux du coin, en plus des maths, du français et de l’histoire. C’est le prof de Bio qui est content !
Alors, oui, Agnès, tu nous gonfle avec ton village. Et les villes ?
Alors, d’abord, qu’est ce qui vous obligera à rester dans des villes polluées et pourries quand vous aurez perdu votre bullshit job ? Ensuite, ce que l’on fait dans un village, on peut le faire pareil dans une rue, une tour, un quartier, une ville. Regardez Detroit ! Reconstituer du collectif avec ses voisins, on peut faire ça partout !
Voilà pourquoi, le Coronavirus peut être utile.
Par la peur qu’il inspire plus que par le nombre de morts, par le blocage des échanges internationaux des multinationales, par le fait que l’offre de produits merdique risque de diminuer sensiblement, il peut nous amener à créer un mouvement qui pourra exiger de changer le système. Parce que le nouveau monde ne dépendra pas du système pour vivre.
Sans importation d’Iphone, il faudra bien se débrouiller. Et vous verrez, cela ne sera pas si terrible !
Et sans face de bouc aussi. On n’aura plus le temps, on aura footing avec Mimile ! et crapette avec nos enfants !
Bon, en attendant, soyez prudents. On se lave les mains, on met un masque et on ne fait pas des poutous à quelqu’un qui vient de Chine, d’Iran ou d’Italie du Nord (provisoirement)
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