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Archives pour avril 2013
De nouveau des images d’horreur, comme dans un mauvais jeu de guerre sur internet. Sauf que là, c’est malheureusement vrai. Le sang répandu est du vrai sang humain…
Attentat à Boston. J’ai découvert ces images choquantes dans le métro, en première page du Monde, dans le kiosque de la presse. Voilà. La violence a gagné. Et une autre violence va s’en suivre, dédouanée par la légitime défense. Elle va s’abattre, sans vraiment de discernement, pour trouver des responsables, des coupables, des gens qui n’ont pas la bonne couleur de peau ou la bonne nationalité ou religion, à défaut de réfléchir sur le sens de toute cela.
Avez vous vu le film The Visitor, sorti en 2008?
Je vous le conseille.
J’ai été désolée et profondément blessée de cette violence gratuite, immonde, qui s’étalait sur la page du quotidien, dans cette station de métro parisien. Une violence qui n’a aucune légitimité si ce n’est de servir les tristes intérêts d’un pouvoir sans justice sous des prétextes divers (la religion, la nation, la liberté d’avoir une arme…).
Désolée de cette souffrance et de ce sang qui éclabousse les Etats Unis…
En même temps… un pays qui bafoue si ouvertement les droits humains au bénéfice de l’argent, qui se moque du respect de la dignité humaine chez une partie importante de sa propre population et plus encore dans le reste du monde, devrait, à partir de cet évènement dramatique prendre conscience de ses erreurs et s’attacher à changer. Dans son propre intérêt. Rien ne pourra le protéger d’une déferlante encore plus dramatique de violence si ce n’est un changement radical dans ses priorités: respecter le monde, les êtres humains et la nature au lieu de ne respecter que l’argent et la finance.
Se tourner vers l’Etre au lieu de vénérer l’Avoir.
Le grand drame de notre siècle est hélas en marche car ils ne sont (et nous ne sommes) pas prêts à entendre la peur et l’humiliation qu’il y a derrière cette violence. Peur et humiliation qui vont être accentuées et rendues explosives par des mesures sécuritaires et répressives, au lieu de les désamorcer en les prenant en considération.
Aucune frontière, aucune CIA, aucune police, aucune armée ne les protégera des conséquences folles de la pauvreté et de la misère qu’ils ont créé dans le monde et chez eux-mêmes…
Ce soir est bien triste…
Les pétales de l’amandier tourbillonnent et se déposent doucement sur le livre ouvert, au creux de la chaise longue. C’est comme une pluie blanche et parfumée qui parsème de confettis le jardin secret sur lequel donne la chambre d’hôte vénitienne. La brise agite un peu les rideaux d’organdi vert pâle. Elle s’emplit de ce calme et de cette image, debout devant la porte fenêtre. Le livre, elle l’a abandonné là il y a deux heures à peine, quand l’amant si longtemps absent est enfin venu la rejoindre.
Elle lisait, perdue dans les mots, ailleurs, lorsque son corps mince, habillé de son éternel pantalon noir et de son pull de marin sombre, est apparu dans l’encadrement de cette porte fenêtre. Sans savoir pourquoi, elle avait alors relevé la tête, attirée par une étrange sensation et ses yeux ont rencontré les siens. Il souriait.
Elle ne l’attendait pas. Elle savait désormais qu’elle n’avait pas de droits sur son temps et sur sa vie. Sans se soumettre, elle acceptait que cela soit ainsi.
Elle avait appris à goûter cette relation comme un cadeau du présent et ne cherchait plus à en imaginer le futur. Il lui avait fallu beaucoup de souffrances et de larmes pour en arriver à cette douce tranquillité.
Elle s’était maintes fois effondrée, pleuré dans le silence ou dans les cris, avait lutté contre la colère, le mépris et le désespoir. Elle avait voulu le quitter tant de fois. Et chaque fois, avait renoncé à ses belles résolutions…
Et il était là, devant elle, dans ce jardin, à Venise, contre toute attente. Il lui souriait, comme chaque fois un peu embarrassé de lui même. Et ses yeux lui disaient un amour infini et une tendresse que ses lèvres ne prononçaient pas. Il ne savait pas aimer en mots, en discours, en histoire. C’était son corps, ses yeux, ses baisers, son sexe qui lui racontaient la profondeur de son amour… Et devant l’aveu sincère de son corps d’homme, elle avait du mal à ne pas répondre avec l’élan de son cœur.
Elle s’était levée, posant le livre sur la couverture légère et vaporeuse qui reposait sur l’accoudoir et sur le siège, et il l’avait accueillie dans ses bras, comme une évidence. Le temps s’était arrêté. Seul le présent existait. Il est là, son odeur, la chaleur de ses bras, la douceur de ses lèvres timides… Peu de mots, des baisers et puis les caresses qui les avaient précipités l’un vers l’autre dans un monde de plaisir.
Il dort désormais dans ce lit étranger, dans ce lit qui est devenu le leur.
Elle a envie de graver en elle ces moments qui ne deviendront sans doute jamais une tendre habitude. Les goûter comme une gourmandise, les vivre pleinement tels qu’ils sont.
Elle ne comprend pas pourquoi il refuse obstinément de construire autour d’eux l’enveloppe chaude de ceux qui s’aiment, manifestant face au monde la réalité et la vie de leurs liens.
Et puis elle a renoncé à comprendre. Il est ainsi. C’est lui qu’elle aime aujourd’hui et pas un autre.
Aujourd’hui…
Mais elle sait aussi qu’elle a envie de vivre un jour un compagnonnage tendre avec un homme solide, de trouver un partenaire pour cheminer un chemin nouveau. Et elle sait qu’elle n’y renoncera pas.
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