La nature de l’homme est d’être bien dans ses baskets…
Je ne crois pas que la névrose et le mal être qui en découle soit une situation normale et obligatoire, n’en déplaise au courant de la pensée psychanalytique…
Oui, nous sommes tous des névrosés, puisque chaque vie, chaque enfance porte son quota de difficultés et de souffrances… L’imperfection du monde est une réalité et nous devons affronter des parents qui font des erreurs, un environnement difficile, des malheurs petits ou grands… Tous.
Mais cela peut changer. Ce n’est pas une condamnation à perpette.
Et, je crois, heureusement.
On préfèrerait le contraire. On préfèrerait avoir eu une belle enfance heureuse et douce, et pouvoir offrir ce cadeau à nos propres enfants….
Cette illusion, ce rêve est dangereux. Car d’une part, il est impossible, d’autre part il empêcherait chacun de devenir lui même. Cela lui couperait ses capacité de maîtriser sa vie, d’agir. ce serait comme de lui couper bras et jambes. C’est par notre action que l’on devient qui on est.
C’est dans les crises et les épreuves qu’on trouve la voie vers notre identité et la valeur de notre humanité. C’est en réagissant à des évènements ou à des personnes qui se dressent contre nous que nous pouvons nous affirmer et ressentir la fierté et le sentiment d’existence. Nous avons tous une façon d’exister qui nous est propre, mais pour s’épanouir, pour naître même, il faut que nous le décidions. Là est notre liberté et notre raison d’être humains. Il faut faire un choix d’être.
Quelqu’un à qui tout est donné, qui n’a rien à faire pour combler ses besoins, qui n’a jamais lutté, ne peux choisir. Il ne sait même pas qu’il est libre. Il attend tout de cet environnement qui lui a tout donné. Illusion de la fusion, illusion de rester dans cet état de dépendance primordiale du ventre maternel, quand nous n’étions pas encore nous mêmes mais une promesse en devenir…
Une crise n’est pas un accident de parcours. Ce n’est pas un malheur qui nous écrase. C’est une merveilleuse leçon qui va nous pousser à trouver le sentiment de notre existence en notre identité. Capable de tout, et surtout capable de se construire son propre bonheur d’être vivant…
Et une crise de société est une source d’innovation et de créativité, pour peu que l’on saisisse le message.
Notre monde applique de mauvaises solutions, de mauvais comportements. On pille nos ressources naturelles, on méprise et opprime les pauvres, on ne respecte plus l’humain dans nos rapports de travail, chaque personne devient un objet consommable et consommé dans une logique perverse… STOP !
La crise est là pour nous demander de changer. Simplement.
Mais les résistances sont nombreuses, surtout de la part de ceux qui ramassent les dividendes de la crise. Une crise qu’ils ont créé pour éponger le système libéral et en tirer le maximum de profit. Seulement, ils ne se rendent pas compte que si cela marche à court terme (et le CAC 40 continue de monter pendant que les peuples se serrent la ceinture), ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Car la crise va accoucher de changements majeurs. La souffrance des peuples et des individus finit toujours par créer l’obligation de changement… La marmite sous pression finit fatalement par exploser…
Espérons que ce ne sera pas trop violent…
Commentaires récents