Voilà , confidences pour confidences, j’ai un problème avec mes jambes.
C’est ma psy qui me l’a dit.
Ce n’est pas un souci d’esthétique, de ce côté là, ça va, je n’ai pas à me plaindre et je peux (encore) me balader avec une mini jupe ou un short sans honte.
Non, c’est plutôt une histoire de racines, de base, d’énergie, de contact avec la terre et en relation ma liberté.
Un truc comme cela… Oui, bon…
Mais savez-vous, les jambes sont symboliquement et concrètement celles qui peuvent vous porter vers là où l’on veut aller. CQFD…
Pas de jambes, pas de chocolat ….
Alors, d’abord, j’ai les pieds froids.
Tout le temps.
Enfin presque.
Il est des moments de grande énergie où mon corps est tout chaud, y compris mes pieds…
…
Mais dans le cours habituel de ma vie, j’ai froid aux pieds.
Dehors, dedans, à la bibliothèque, chez le marchand, dans ma maison…
Il y a comme un problème d’énergie. Je ne sais pas. Sont ils trop loin du générateur? Manque t’il un branchement ?
Y a comme un lézard…
Et au delà, mes jambes sont comme anesthésiées. C’est comme si elles de m’appartenaient pas. Je me sens un peu femme tronc.
C’est pourtant important, des jambes…
Et porteur de tant d’imaginaire !
Jambes de femmes. Premier obstacle à franchir vers l’obscur objet du désir embusqué plus haut.
Invitation sournoise et hypocrite. Que l’on voile, dévoile, croise, décroise dans un ballet que l’on cherche à rendre suggestif sous un masque d’innocence…
Alors, on les pomponne, on les habille, on les farde…
Première étape: les poils.
Comme je l’ai expliqué dans un autre article de ce même blog (A poils), nous ne saurions ouvertement afficher un pelage à la hussarde sur nos guibolles. A moins d’être allemande.
Mais, dans nos latitudes, la féminité se doit de donner une petite claque à la nature et d’enlever ces poils disgracieux et mal venus. Ce n’est pas toujours facile. Et bien souvent douloureux… enfin, bref…
Deuxième étape (seulement en été): la couleur de la peau.
Avoir des jambes blanches version endive n’est pas forcément le must lors des premiers rayons du soleil printanier, lorsque l’on a envie de quitter les strates de tissus qui les cachaient, le bête jean ou la robe-collant-de-laine-bottes.
La petite robe légère qui virevolte autour de nous ne sera jolie que si elles n’ont pas un teint blafard et maladif…
Deux solutions alors: se payer une semaine à St Barth’ ou tout endroit de la terre où le soleil est au rendez-vous (mais bon, cela n’est pas forcément à la portée de tout un chacun…); ou bien tricher et se mettre de la peinture dessus (cela s’appelle de l’autobronzant) et raconter à tout le monde que le week-end chez tante Berthe au centre du Berry profond était en fait le fameux week-end sur les tropiques ci-dessus cité. Et que c’est cela qui nous a donné cette belle couleur miel…
Enfin, si notre environnement est assez crédule pour le croire.
Il y a un autre problème, d’ailleurs.
L’application.
Il est extrêmement difficile de l’appliquer correctement, ce truc. Cela demande des années d’études et une compétence d’experte (que je n’ai pas, et donc, je laisse régulièrement le tube de machinchose acheté au début du printemps, quasiment inutilisé dans ma salle de bain. Cela doit me servir de fétiche ou quelque chose comme cela, car chaque année je recommence, pour jeter le susdit à la poubelle à la fin de l’été, quand l’espoir de m’en servir s’est évanoui).
Pourquoi ? Ben, parce que.
D’une part, c’est généralement blanc et ne se voit pas sur la peau. Donc on ne peut gérer de visu le côté régulier de l’application. Et on se retrouve les jambes marbrées comme une panthère ou un gâteau d’anniversaire pour les enfants du primaire. Avec, en plus, des zones blanches, parce qu’on a oublié d’en mettre à l’arrière des mollets ou sur le coup de pied….
C’est spécial…
Cela peut plaire (? Oui, bon, enfin, c’est comme on veut…) ou passer pour le dernier collant « nude » (et destroy) à la mode, mais bon… Voilà…
D’autre part, on peut oublier de se laver les mains après, ou se toucher le visage par mégarde, et on a, au final, lorsque la couleur, bien élevée, apparaît au bout de quelques temps, un bronzage inversé sur les mains (paume foncée et dos blanc) ou des taches assez disgracieuses genre tâches de vieillesse, là, là ou là… Un pur bonheur…
Reste plus alors qu’à adopter une tenue camouflage ou à attendre les quelques jours nécessaires embusqué dans son chez-soi pour que cela s’efface.
Troisième étape: les collants et les bas (essentiellement pour l’hivers, à moins de les utiliser en accessoires sexy…)
Donc, gainer nos jambes de maille…
Freud, qui s’y connaissait en sexe, voyait dans les chaussettes, la représentation fantasmée du sexe féminin. Bon, il est possible qu’il ait pu mettre quelque chose, en douce, dans son cigare… Cela dit, voiler nos jambes tout en les dévoilant, cela a bien une connotation sexe… Il suffit de voir les pubs Dim pour s’en convaincre…
Donc, il y a la raison utilitaire des collants. Cela tient plus ou moins chaud lorsqu’on met une jupe ou une robe. Et pour moi qui ait toujours froid aux pieds et aux jambes qui s’ensuivent, ces accessoires y trouvent leur totale justification, surtout quand ils sont en laine, voire, luxe suprême en cachemire (si, ça existe)… Parfois, je rejoue même des chaussettes, en plus… mais seulement les jours de fête…
Il y a la raison jeu, aussi. C’est incroyable ce que l’on peut trouver comme collants rigolos sur le marché… A pois, à rayures, à trous-trous, de toutes les couleurs, avec des nounours, des pingouins ou des canards dessus, brodés, pailletés, dorés et j’en passe. Nos jambes devient une vitrine de galerie d’art.
Moi, j’aime assez. Cela n’est pas forcément super esthétique, mais il y a bien longtemps que l’art n’a plus la prétention de montrer simplement le Beau…
Et puis c’est marrant. Un pied de nez à la morosité et au puritanisme, moi j’aime bien…
Quant à la raison sexy… Les bas sont un peu faits pour cela.
Utilitaires avant l’invention des collants, ils deviennent maintenant des occasions de plaisir à plusieurs titres. Le plaisir de l’oeil: on est beaucoup plus jolies avec des bas qu’avec un collant qui boudine le ventre… Le plaisir du confort: aucune ceinture élastique ne vous cisaille le nombril (et ne laisse de vilaines traces…) Le plaisir de monsieur, c’est très excitant…
Des bas, oui, mais encore ?
On peut opter pour la version classique. Avec les portes jarretelles. A ne garder qu’en cas de « grand jeu ». Parce qu’au quotidien, c’est assez compliqué.
Vous avez essayé de faire pipi avec, vous ? Moi oui. Soit je me bats pour remettre les machins élastiques dans le dos de ma cuisse, complètement tordue dans les toilettes exiguës. Je me paye un torticolis, un mal au dos d’enfer et j’en ressors échevelée et rougeaude (donc pour le côté glamour, c’est un peu raté)…
Soit je mets la culotte par dessus (j’ai prévu le coup) mais là, cela perd un peu de son charme… et ça gène là où les élastiques frottent… Donc, bof… Mais je ne dois pas être très douée…
Moi, j’ai opté pour la version moderne. Les Bas qui tiennent tout seuls. Ceux avec la bande « autocollante » en haut.
C’est assez joli, je dois dire et attire facilement les regards de ces messieurs au bonheur des coups de vent coquins qui nous retroussent ou entrouvrent la jupe… La soie fine qui galbe la jambe et s’arrête net, mettant en valeur le haut de la cuisse nue, juste avant…
Bref…
Sauf que parfois, il y a des ratés.
Et on se retrouve avec les bas qui plissent et se cassent la gueule sur la jambe. Là, c’est la cata.
je me souviens de cette fois où, sortie, toute pimpante, j’ai du tenir le bas qui s’obstinait à descendre sur ma jambe pendant toute la soirée. Cela fait un peu étrange une nana qui tient sa jupe de façon compulsive… J’ai fini par les enlever, et je me suis gelée…
Bref…
Et puis…
Il y a les jambes qui apparaissent lors de l’ouverture de la jupe portefeuille, celles qui tentent le regard à travers de la fente coquine de la robe de soirée, celles qui sont moulées dans un slim qu’on doit enfiler avec un embauchoir, celles qui se cachent sous de longues jupes mais qu’on arrive à deviner à leur danse, celles que l’on expose à la piscine ou à la plage, l’air de rien, et puis toutes les autres…
Serrées sagement l’une contre l’autre et qui font pourtant naître l’espoir d’un entrebâillement porteur de tant de désirs…
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