Bon, il faut se rendre à l’évidence, il y a des tas de domaines où je n’assure pas.
Et, dans notre société où la façade tient lieu de laissez-passer, c’est pas top.
Quoique… Parfois je me demande s, au fond, je ne suis pas mieux comme cela et si ces gens parfait dont on nous rabat les oreilles à longueur de médias et de magazines, sont si heureux que cela…
Mouais… J’ai un doute.
Ces vivantes images de la réussite, le sourire vissé aux lèvres et la coiffure inoxydable de ceux qui passent leur temps chez le coiffeur (ou qui en ont un dans leur salle de bain (de coiffeur), à côté du dressing king size (parce qu’ils sont aussi super bien fringués mode hype et ne connaissent pas les matins jean-d’hier-et-pull-défraîchi…), sont-ils si heureux que cela ?
Car après tout, un job de rêve, un compagnon merveilleux et des enfants idylliques, cela ne vous protège pas contre la constipation chronique, la baby-sitter névrosée ou l’agressivité de vos contemporains…
Et puis quand on a tout, on est face à tout plein de problèmes:
- On a la trouille de tout perdre (ben oui, ça arrive…), il y a tellement de jaloux dans ce bas monde que des hordes de requins affamés vous tournent autour avec l’intention bien claire de vous piquer votre place (votre job, votre mec, vos sous, au choix ou le pack complet). D’où Stress…
- On a déjà tout. Bon, et qu’est ce qu’on va pouvoir désirer après? Plus rien ne vous amuse. Le dernier gadget à la mode, on l’a. La dernière relation en vue, on l’a. La jolie interview qui vous dit que vous êtes génial(e), pour rebooster l’égo, on l’a (et en plus on n’y croit plus). A quoi rêver pour demain ? C’est pas drôle… d’où Stress…
- Personne ne vous aime vraiment. D’abord, vous êtes insupportable de perfection et ça énerve ceux qui rament dans leur vie, ensuite on soupçonne tout de suite, devant une déclaration d’affection, un côté profiteur et hypocrite qui glace le sang (voir requins ci-haut). D’où, Stress…
- On ne peut déroger et se permettre de manger une glace salement parce qu’elle est vachement bonne et qu’elle fond trop vite dans le cornet, de s’habiller confort et informe avec le teeshirt qui date de 10 ans, acheté chez Monoprix quand on n’était pas parfait mais dans lequel on est super cool, de se laisser aller à ses flatulences libératrices quand on a mal au ventre, de rater un truc, de piquer une grosse colère simplement pour se libérer les nerfs, de vivre dans un bordel créatif et pas dans une page de magazine aseptisée, de se nettoyer le nez avec les doigts pour mieux respirer, de prendre quelques kilos en trop et d’être un peu boudinée, ou d’oublier son rendez-vous chez l’esthéticienne, coiffeur, coach sportif, chirurgien esthétique, psy, consultant juridique, mentor karmatique, comptable ou autres (rayer les mentions inutiles). D’où, Stress…
- On ne peut pas avoir la flemme et pas le moral, tout simplement. D’où, Stress…
Je ne sais pas vous, mais, finalement, je préfère ne pas être parfaite et assumer avec humour mes manques et mes imperfections, mon lapin cramé de ce matin, mes doutes d’hier soir, mes cheveux qui ne ressemblent à rien (si, à une sculpture destroy d’art conceptuel sur la désespérance structurelle de la société moderne), mes efforts désespérés pour trouver un stage, mes oublis répétés des rendez-vous emmerdants, mes baisses de forme et puis tout le reste…
Tout ce qui fait que je suis simplement humaine et susceptible d’être aimée pour moi même… par un être humain tout aussi imparfait que moi. Mais pas de la même façon. C’est ça qui est rigolo…
Mais je ne refuse pas que Georges C m’appelle à l’occasion…
Commentaires récents