Archives pour avril 2010

Une belle journée de printemps

Les cerisiers du jardin sont recouverts de fleurs. Dans mon hamac, somnolante dans la langueur de ce début d’après midi ensoleillé, je reçois une pluie de pétales blanches comme une neige d’été. Elles virevoltent devant mon nez, dansent dans les rayons du soleil, caressent mes bras nus, se glissent tout contre moi…

 

L’arbre fleuri, au dessus de ma tête, est magnifique. Il se détache sur le bleu sans nuages du ciel. Noir des branches tordues, blanc des milliers de fleurs ouvertes aux insectes, dessin posé sur du bleu pur. On dirait du Staël. Ou un tableau japonais contemporain. Je respire. Tout est calme. Les enfants lisent ou jouent tranquillement avec le chien, je traîne dans ce hamac, un livre à la main, que je lis par intermitence. Parfois, je ferme les yeux et je me laisse emporter par cette vague de douceur. Je dors un peu, je rêve.. Mon esprit s’évade, attrape un mot, une idée au vol, joue avec, s’interroge, comprends et puis s’élance pour aller voir ailleurs ou pour s’évaporer, dans la liberté de l’instant.

 

Beauté, légèreté, mon âme danse.

 

Je suis le bourdon qui butine cette profusion de fleurs, je suis l’oiseau qui volète de branche en branche à la recherche d’un endroit où nicher, je suis le bleu pur du ciel, je suis le rire des enfants. Je suis tout cela et en même temps, je suis profondément moi…

 

Sensation étrange, que je ne connaissais pas.

 

Pas de devoirs, pas d’obligation, pas de jugements, pas de peur du regard des autres… Juste le plaisir d’être. Simplement. Je souris en écrivant cela… C’est un petit moment de bonheur que cette après midi là.

 

Il a été. J’en ai profité, et puis, il s’est évanoui parce qu’il fallait bien reprendre pied dans la réalité objective de la vie. Faire manger les enfants et les ramener à leur père, le coeur serré et lourd.

 

Mais qu’importe, il a été et j’en remercie la vie. Il a été et me remplit de force pour les jours qui viennent. Il reviendra.

 

Le bonheur, comme l’amour, ce ne sont pas des états, des statuts que l’on arrive un jour à attraper et qu’il ne faut pas lâcher. Ce ne sont pas de Graals à conquérir et à garder jalousement comme un trésor précieux. Non, le bonheur, comme l’amour sont des chemins. Ils sont libres, vont et viennent, nous surprennent toujours. La seule chose à faire est de ne rien faire. Ne plus leur courir après mais leur ouvrir notre coeur pour être capable de les accueillir dignement lorsqu’ils se présentent.

Administration à la française

Pardon à tous les fonctionnaires qui vont lire mon blog, ceci n’a rien de personnel, mais il faut avouer que le système administratif français a parfois des allures d’univers à la Kafka…

 

Hier, je suis allée aux impôts.

 

Malheur à celui qui ose mettre ses pieds innocents dans cet antre de l’incomunicabilité et de l’incohérence.

 

J’avais juste à indiquer une erreur d’adresse. Ils m’avaient envoyé les impôts de mon ex mari chez moi… Une petite correction qui n’a rien de techniquement difficile, qui prend trois secondes, que j’aurais même pu déposer simplement pour qu’ils puissent corriger leur erreur dans leurs listing. Ben non…cela ne se passe pas ainsi dans l’administration française !

 

D’abord, on m’écoute à peine et on me donne un petit numéro. Je suis censée attendre avec le troupeau des contribuables au regard vide, hommes et femmes las, qui attendent depuis des temps immémoriaux et semblent n’avoir plus aucun espoir de retrouver la vie normale

 

Mes enfants étaient avec moi. Nous avions des courses à faire.

Nous avons attendu 1heure 15 exactement pour qu’un fonctionnaire me prenne le dit papier et me dise qu’il va faire le nécessaire (5mn).

1 heure 15, assise sur des chaises dures et inconfortables, imaginées sans doute par un designer fou pour donner le plus de douleurs dorsales possibles, et qui tiennent plus de l’instrument de torture que d’éléments de mobilier, à regarder des gens manifestement employés ici, aller et venir, papoter entre eux,  se donner des nouvelles du petit dernier et, parfois, appuyer sur un bouton pour appeler un des nôtres, membre du troupeau démoralisé qui vient se faire tondre mais en essayant de comprendre pourquoi l’ogre budgétaire a tant besoin  son petit nécessaire… Une heure 15 avec des enfants qui ont attendu sagement d’abord, puis nerveusement, puis ont été faire pipi, puis ont été jouer avec la seule chose susceptible de ressembler à quelque chose de ludique, soit le distributeur d’eau, puis sont retournés aux toilettes, puis ont inspecté la totalité de l’endroit, y compris les dessous des tables et des chaises, puis….

Le tout en me posant la sempiternelle question à laquelle je ne pouvais évidemment pas répondre: »Dis maman, c’est quand qu’on s’en va ? »

J’ai haï mon ex mari qui m’obligeait à vivre un tel supplice et à perdre ainsi mon temps, surtout en période d’examens. J’ai haï l’administration française, normée, bornée et sclérosée, incapable de traiter les problèmes de manière adaptée et intelligente, je me suis haïe d’être allée me fourrer là.

La prochaine fois, je mets le papier en question à la poubelle et basta !


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