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Archives pour novembre 2009

essai sur l’amour

Celui qui renonce à avoir « tout tout de suite », sait regarder vraiment l’Autre et patienter, celui qui sait vouloir l’Autre, non pas pour lui mais pour un enrichissement mutuel, celui là sait aimer. Au delà des émois de la découverte sensuelle et du léger tournis des premiers moments de la découverte amoureuse, aimer se change en art subtil: on y découvre toutes les facettes d’une relation, on ne craint pas de nouer des liens avec la beauté de la férocité, la beauté de l’inconnu, la beauté du pas-beau. Et par là même on devient l’amant essentiel…

C’est le besoin de forcer l’amour à se perpétuer uniquement dans sa forme la plus positive qui finit par provoquer la mort de l’amour. La perspective de la fin des choses fait peur. On ne supporte pas de quitter l’antichambre pour entrer dans la chambre de l’amour. Car on devine qu’il faudra alors nous affronter aux parties les plus sombres de nous-mêmes: à nos peurs, à nos blessures, à nos insuffisances, à nos angoisses infantile, à notre faim d’amour secrète que nous traînons depuis si longtemps (dans laquelle l’autre n’est qu’un remède), à la mort d’une partie de nous-mêmes qui a été mal construite… Il y a même une véritable terreur qui nous prend et nous donne envie de fuir, très loin, pour nous recroqueviller en nous mêmes. Et laisser notre âme, malade de ses plaies, mourir de dépérissement.

Craindre ou mépriser l’amour conduit à son anéantissement.

On traine une existence lamentable, boiteuse, précautionneuse. Il y a rupture de la libido. On est comme un enfant qui cherche toujours quel est la part du gâteau la plus grosse, quel lit est le plus moelleux. On s’inquiète surtout de savoir si on est l’amant(e) le plus séduisant(e) au lieu de chercher à savoir ce que l’on veut vraiment vivre au plus profond de soi.

Cet être se replie sur les plaisirs faciles, tente d’éviter toute incertitude et la peur qu’entraîne cette incertitude. Il est à la fois très prudent et très avide. Il fond sur tout ce qui peut lui apporter de la satisfaction immédiate. Le contraire l’effraie. Il n’arrive pas à aller au delà de son désir de fuite, de son besoin de sécurité, car il ne se connaît pas, il ne s’écoute pas, et ne s’aime pas lui-même.

Affronter tout cela, au contraire, l’accepter, renoncer au plaisant pour aller creuser vers l’essentiel, faire confiance à sa force de vie, à la puissance cachée derrière son renoncement, c’est faire ce qu’il faut pour guérir les blessures et au delà des apparences, mettre du baume sur les plaies.

Il y a des forces régénératrices puissantes dans l’amour, dans l’amour tel qu’il est et non tel qu’on le voudrait. Faire face à ses souffrances profondes avec tendresses et compassion, les désenchevêtrer de notre âme, accepter qu’elles meurent ou se transforment, permet une re-naissance de l’être. L’amour fait ce miracle. Il nous force, toujours, à nous regarder en face. Car il faut être stable sur ses pieds pour marcher et aller vers l’Autre sans se prendre les pieds dans le tapis… Certains font l’erreur de croire  qu’ils fuient la relation avec l’autre. En fait, ils fuient l’amour ou la pression de leur histoire d’amour. Ils ont tout simplement peur de vivre et d’être eux-mêmes.

Tout ce que vous cherchez vous cherche aussi… il suffit de rester bien tranquille et cela vous trouvera…

 

Commentaires s’il vous plait !!!!

J’ai besoin de vos commentaires, même succints, pour qu’il y ait un échange…

Deux mots, ou même un seul, mais quelque chose !

Je suis un peu solitaire dans ma tour d’ivoire.J’envoie des mots, des phrases et des idées dans le vent et… aucun écho. C’est assez triste, non?

Alors, si vous aimez dites-le moi (et redites le moi plein de fois, j’adore….)

Si vous n’aimez pas, dites le moi aussi, cela m’intéresse et m’ouvre à de nouvelles idées et à d’autres univers…

Please ! !!!!!!!!!!!!!!

Petit mot du dimanche soir

Il était une fois un ange qui était une femme.

Oh oui, je sais, vous allez dire les anges n’ont pas de sexe… et vous avez raison.

Mais cet ange là en avait un. C’est un mystère mais c’est ainsi.

Cet ange avait une mission très spéciale, il faut dire. Il devait aller auprès des femmes pour les aider, leur souffler qu’elles étaient dignes de respect, qu’elles étaient belles et qu’elles faisaient de belles choses. Il protégeait la vie aussi, la vie dont les femmes étaient dépositaires, gardiennes. Il les aidaient à prendre soin de leurs enfants, à s’émerveiller sur un petit pied qui sortait d’un chiffon sale alors même que tout était difficile dans leur vie. Il les aidait à créer, devenir peintres, écrivains, musiciennes, cuisinières, artistes, médecins, chef d’entreprise, sculpteur et bien d’autres choses encore. Car les femmes ont tellement de richesses en elles !

Cet ange avait beaucoup de travail, vous pensez ! Avec ce qui se passe en ce monde!

C’était un ange qui aimait rire et qui aimait la douceur, qui était fort et qui n’était que tendresse. Il était respect et Vie. C’était un ange qui permettait aux femmes de donner un sens à la vie des hommes. Car ce sont les femmes qui font les hommes, savez-vous? Elles leur permettent d’être un jour un homme lorsque, devenus grand, ils doivent se séparer d’elles et qu’elles les poussent dooucement vers les autres au lieu de les garder pour elles. Est-ce pour cela, parce qu’ils savent cela, qu’ils n’ont parfois de cesse de les rabaisser de les mettre sous leur pouvoir ?
Lorsque l’ange passait, les femmes oubliaient de pleurer et retrouvaient le sourire, leurs mains devenaient actives et elles n’avaient plus peur de se réaliser. Il était cette lumière qu’on trouve parfois au fond des yeux de certaines femmes. Cette petite lumière d’amour et de sagesse dans ces yeux délavés pas l’âge de celles qui ont connu toutes les cruautés du monde et ont été, finalement, plus fortes.

Clarissa Pinkola Estes appelle cet ange la Femme Sauvage. Celle qui redonne vie aux choses mortes en nous.
Elle est en moi comme en chacune de mes soeurs, comme en ma mère, grand mère et toute la lignée de femmes avant moi. Femmes qui ont eu le courage de porter en leur sein la petite fille qui deviendra ma grand mère, ma mère, moi… femmes blessées mais qui ont eu le courage de vivre.

Envie, moi aussi, d’accueillir cet ange et de l’écouter…

 

Essai simili freudien… (Ersatz à ne pas prendre trop au sérieux…)

En revenant de la fac, les neurones surchauffés, je me suis posé la question existentielle suivante : comment les structures mentales de l’homme se sont elles constituées ? J’ai donc imaginé d’aller voir à l’origine de l’humanité ce qui semble permettre de mieux comprendre les mécanismes psychiques à l’œuvre chez nos contemporains car ils y acquièrent un sens et une cohérence (si, si… Votre voisin exaspérant qui vous fait chier depuis deux ans a une cohérence ! Il a même un mécanisme psychique… incroyable, non ?).

 

Déterminer quels sont les structures « normales » et pourquoi elles se font formées, dans quel but, permettrait de mieux appréhender les dysfonctionnements éventuels (névroses, psychoses, attitude déplaisante d’un membre de notre famille…). Non ?

A l’origine, Monsieur et Madame Sapiens, dans leur hutte de défense de mammouth (car le bois et les arbres étaient rares dans les savanes du Paléolithique) s’organisent pour survivre et tant qu’à faire, vivre bien dans un environnement dénué de confort moderne, d’eau courante et d’engins de communication. Les grottes de l’image d’Épinal avec les massues, la femme tirée par les cheveux et la chasse au mammouth ne sont apparues que dans l’imagination surchauffées et légèrement patriarcales des historiens masculins du XIXeme siècle, sachant qu’il n’y a pas de femme préhistorienne à l’époque, ou du moins non soumise au diktat de l »intelligence » masculine. Ben oui, les hommes sont plus fort, cela veut bien dire qu’ils sont plus intelligents ! et tais-toi et reste à ta place de potiche ! Ah les femmes !.

Il est homme, elle est femme. Ils ont un seul but, un seul instinct essentiel (à part manger) : perpétuer la race humaine. Respecter la chaîne d’humanité qui donne un sens à leur existence.

Cela dit, Freud s’est trompé. L’instinct de reproduction est très puissant puisque c’est à cet instinct que l’on est capable de sacrifier tous les autres (manger, dormir, se mouvoir, ne pas avoir mal…). La libido, l’énergie vitale, l’envie de ni….er. Mais il se soumet lui même à l’instinct, plus spirituel de l’amour. L’amour qui donne du sens au sexe et préserve les valeurs de l’humanité dans l’égalité, la fraternité et la compassion.

Mais on vous a raconté un tout autre narratif.

Un narratif qui préserve la lutte des sexes et donc l’organisation sociale actuelle (née il y a à peine 12 000 ans, dans les affres d’un enfantement qui a duré 3000 ans)

Monsieur n’a biologiquement qu’un but : répandre sa semence dans un maximum de boites à ovules. La suite des évènements lui importe peu… Cela, au fond, ne le concerne pas vraiment. Il faudra inventer l’amour pour le retenir un peu auprès de ladite boite à ovule, le temps de la gestation et de la petite enfance. Mais cette deuxième phase n’est que le résultat des manœuvres instinctives de la femme pour qui le but premier n’est pas de faire un maximum d’actes sexuels mais de mener à bien un seul acte : la gestation (et l’allaitement). Depuis la pomme, c’est clair, l’homme se fait manipuler…

L’instinct primaire de la femme ne va donc pas être faire l’amour le plus souvent possible mais de faire naître un petit. Et pour cela, se faire pénétrer environ une fois par an suffit pour obtenir le meilleur rendement possible. L’objectif de la femme implique donc une stratégie beaucoup plus complexe  et étendue dans le temps. L’instinct et le désir sexuel devient secondaire car il n’est que la condition du désir essentiel : devenir mère.

Pour être brutale : l’homme va chercher à séduire une femme pour la pénétrer et le pénis devient l’instrument indispensable et précieux de l’opération (d’où une surévaluation, un surinvestissement des hommes sur ce petit bout de chair). La femme va cherche à séduire un homme pour qu’il la protège tout le long de sa grossesse et de l’élevage du petit, période pendant laquelle elle et l’enfant sont particulièrement vulnérables, et ce beaucoup plus longtemps que les animaux. Et donc le pénis n’a pas une valeur importante pour elle, seulement accessoire. La force, l’intelligence et la puissance de l’homme, par contre, oui. Les seins et son ventre à elle, aussi.

 

La nature faisant bien les choses, la femme est fécondée grâce au désir de l’homme, l’homme a un héritier vivant grâce au désir de la femme.

 

Reprenons ce qui nous reste de toute cette histoire. Le bon vieil Œdipe et associés…

Dans la hutte, le jeune mâle a regardé toutes les femmes d’un œil sexuellement intéressé. Il est fabriqué pour cela. Vu la fragilité humaine, c’est le seul  moyen de ne pas disparaître : faire le plus d’enfants possible, donc baiser à tout va. Mais toutes les femmes, c’est en l’occurrence sa mère, ses sœurs, ses cousines, ses tantes, sa grand-mère, etc…. Le monde est petit, surtout dans une hutte… Or, la nature sait que la consanguinité, c’est pas top. Donc il y a un interdit. Il faudra aller chercher sa (ses) partenaires plus loin, le père (le mâle dominant) est là pour y veiller.

Dans nos immeubles civilisés, le jeune garçon revit la même chose. Il découvre son zizi et ses performances (dur, pas dur, dressé, pas dressé, plaisir, pas plaisir…) avec ravissement et a envie de s’en servir sur sa mère parce que c’est celle qui est la plus proche, la plus disponible. Mais en même temps le père le lui interdit : Salut Œdipe ! Bravo Freud.

Sauf que là où Freud a un peu déconné. Non seulement, tout cela ressemble plus à un peuple de bonobo, sans sentiments et sans tendresse, mais encore il a décalqué ses pulsions de jeune homme coincé et castré par maman sur les femmes en général.

La petite fille ne s’émerveille pas sur son sexe à elle. Elle ne peut le voir et bien longtemps, ne soupçonne même pas son existence. Mais cela ne la perturbe pas plus que cela. Elle trouve même le machin des garçons vaguement ridicule et pas très pratique sauf pour les concours de pipi très loin (mais ce genre de performance ne la passionne pas).

Par contre elle aimerait bien avoir des seins comme maman… C’est que la petite fille ne rêve pas de faire l’amour avec son papa (ça, elle s’en fout) mais de devenir femme comme sa maman et que papa s’occupe d’elle (tendresse, attentions, protection…) comme il s’occupe de sa maman, en dehors de l’intimité qui lui est interdite puisqu’elle est une enfant.

La séduction ne va pas être purement sexuelle mais plutôt attentionnelle, affective, de pouvoir.

Euh suis-je claire ?

Ce qui explique que les hommes sont persuadés que les femmes rêvent gros zizis (et de Rocco Si Fredi) pendant que les femmes fantasment sur Georges Clooney (en se moquant totalement de la taille de son engin…). What else ?

 

Les culottes des filles…

Version de la partie mâle de l’humanité:

« Est-ce qu’elle en a une ou pas ? »  « Ah, si je pouvais la voir (autre version: l’enlever) ! »

Version de la partie féminine de l’humanité:

« Est-ce qu’il a vu que j’ai mis une jolie culotte ? »   « Est-ce que cela vaut la peine de mettre une culotte avec des dentelles pour ce rendez-vous ? Ou bien je mets ma culotte en coton grisâtre mais bien plus confortable ? »

Ah, les culottes de filles… Elles font rêver, gamberger, imaginer, fantasmer, calculer… Pourtant ce ne sont que de petits bouts de tissu avec parfois un élastique en plus ou moins bon état autour…

Il faut se rendre à l’évidence, la culotte est un élément de garde robe qui pose un certain nombre de problèmes.

Tout d’abord, l’achat. Lorsque le temps est venu de nous affirmer femmes, à l’aube de l’adolescence, nous commençons à dédaigner les mignonnes culottes de coton, larges et confortables avec des petits nounours dessus, pour cette quintessence de la féminité qu’est la petite culotte avec des dentelles. Le principe semble être le suivant: plus c’est inconfortable, plus c’est sexy. Plus c’est sexy, plus cela va attirer les garçons.

Il y a un corollaire: plus c’est cher, plus, c’est… et le reste est identique.

On a le choix, dans les vitrines glamour des magasins en ville ou dans les rayons beaucoup moins glamour des supermarchés, à tout un choix d’éléments de lingerie à se mettre sur les fesses.

Il y a les classiques culottes, bien sûr. Mais elles peuvent être hautes, basses, extra basses, tellement basses qu’on a l’impression en permanence qu’elle va nous tomber sur les pieds au plus mauvais moment…

Il y a les boxers avec leur étrange manie d’avoir la couture entre les jambes, comme si les fabricants ne savaient pas que c’est justement là que notre conformation anatomique va permettre au tissu de s’immiscer et de provoquer de très désagréables irritations. Et comme il est assez malséant, pour une fille de mettre la main à son entrejambe pour dégager la chose, on en est réduites à supporter en silence, à se trémousser plus ou moins élégamment sur nos chaises de bureaux en espérant que cela va se dégager tout seul ou à faire croire à tout le monde que l’on a une cystite et aller 10 fois par jour aux toilettes.

Il y a les brésiliens… élégants sur des jambes interminables et des fesses sans une once de cellulite (ça c’est sur le pub) et beaucoup moins sur nous (ça c’est dans le miroir). Il y a aussi les tangas et les strings. Personnellement je n’ai jamais vraiment fait la différence entre l’un et l’autre… Il y a moins de tissus, tellement moins que je me demande l’intérêt de porter ce genre de chose. A la limite, un homme peut avoir envie d’avoir les fesses à l’air et porter un string. Je le conçois. En effet, il y a un rôle sustenseur à assurer, sur le devant, qui peut légitimer le port de la chose.

Mais pour les femmes ? Ca sert à quoi ? Il n’y a rien à soutenir que je sache ! Quant à cacher quelque chose, c’est parfaitement symbolique vu que les dits strings sont rarement en coton bien épais mais plutôt en voile évanescent ou en dentelles transparentes. Cela dit, moi, je veux bien. Je n’ai rien contre. Si certaines éprouvent du plaisir à la ficelle dans la raie, il n’y a aucune raison de les critiquer…

En ce qui me concerne, je ne trouve pas cela bien agréable et si j’avais envie d’avoir les fesses à l’air, je trouve plus simple ne pas mettre de culotte du tout.

Donc, la forme…

Et puis, il y a les culottes de luxe et celles qu’on achète au supermarché entre deux pack de lait et la salade en sachet. Les premières sont infiniment plus chères que les secondes. Elles bénéficient d’un marketing raffiné, d’un packaging classieux et d’une aura de prestige qui fait que chaque femme rêve de pouvoir en acquérir une pour se transformer dans l’instant en une déesse mystérieuse et intensément séduisante. On dépense une fortune (« c’est de la soie, madame ! », peut être, mais au kilo, c’est plus cher que du diamant…), on ressort du magasin avec le joli petit sac avec le petit noeud dessus, l’ensemble culotte et soutien gorge confortablement installé dans du papier de soie, et on se dit qu’avec cela, on va enfin faire décoller sa carrière amoureuse. La femme sublime, c’est nous…

Euh… oui… peut être… Le temps de la porter deux ou trois fois. Parce qu’après quelques lavages, la soie, elle n’a plus de forme et parfois plus de couleur non plus. La délicate dentelle de calais s’est déchirée sur la fermeture éclair du jean. L’élastique a comme une envie de se faire la malle…

Alors que les secondes… arrivent au même résultat dans le même laps de temps, mais au moins, on ne s’est pas ruinées pour cela. Les unes et les autres finissent immanquablement dans le même tiroir, déclassées, avec les utilitaires. C’est la dure loi des culottes…

Or, il me semble que nous, les filles, on se fait avoir.

A vrai dire, ma petite expérience me fait dire, qu’à part les fétichistes patentés (et ils ne sont pas si nombreux que cela), la plupart des mecs se moquent totalement de la culotte. Leur choix se porte beaucoup plus volontiers sur ce qu’il y a en dessous. La culotte, qu’elle soit de soie ou de coton, échancrées ou bien enveloppante, est enlevée en 2 secondes chrono pour laisser la priorité au principal: le véritable objet de leur convoitise. Parfois, c’est tout juste s’ils remarquent qu’on en a une (et s’il ne pensent pas, qu’au fond, c’est une assez mauvaise idée en soi)…

On a pourtant, avant chaque rendez-vous, gambergé pendant un certain nombre de minutes devant le « tiroir » aux petites culottes pour choisir celle qui le fera craquer, celle qui mettra le mieux en valeur notre corps sublime, celle que l’on dévoilera subtilement et voluptueusement et pour laquelle il aura les yeux pleins de convoitise contenue, celle qu’il enlèvera délicatement avec des mouvements lents et sensuels afin de laisser monter le plaisir…

Las ! ils s’en foutent et la durée d’apparition de la dite starlette dans le film (et de sa con-soeur le soutien gorge)  sera désespérément courte, à vous dégouter de faire du cinéma!

Et là, j’en viens au corollaire de la culotte: le soutif. Si possible, le soutif assorti. Comme si ce n’était pas assez compliqué comme cela, il faut donc tenir compte de ce deuxième élément de la paire. Elément qui a, comme les chaussettes, la mauvaise idée de ne jamais être dans le tiroir en même temps que la susdite. Mais ce sera pour un deuxième chapitre.

 

Pourquoi écrire ?

Pourquoi écrire ?

Pourquoi laisser les mots couler de mes doigts sur le clavier de l’ordinateur, pourquoi ?

Cela me sert à quoi ?

Les mots, leur musique, leur magie sont mes armes pour donner un sens à ce que je vis… Bien pauvres armes, imparfaites, incomplètes, malhabiles… comme moi.

Mots qui viennent du plus profond de moi, mots qui me disent, me dévoilent et me dissèquent pour y trouver le noeud, le sale monstre en mon sein qui dévore ma force vitale et me maintient prisonnière de ses sortilèges.

Mots qui se moquent de ce qui me détruit et le fait éclater dans un éclat de rire.

Arracher de moi ce qui me fait tant de mal…

Illusoire mais illusion sans cesse recommencée devant mon écran. je ne peux faire autrement. Je ne sais pas faire autrement.

Qui me dira qui je suis ? Qui me dira ces mots magiques: « Tu as le droit à l’existence simplement parce que tu es, pas par ce que tu fais, bien ou mal »

Moi ?

Cela ne suffit pas. Je ne me crois pas. Comment croirais-je quelqu’un qui n’existe pas…

Je n’existe que pas ces mots que je trace, là, sur mon écran ou sur mon papier. Petits signes noirs qui se détachent de la blancheur pure. Signes cabalistiques que je mets entre moi et mon angoisse, pour me protéger.

Mots qui me font être celle que je voudrait être, qui me font vivre ce que je voudrai vivre. Ce que je ne peux ou n’ose pas vivre…

Douceur de mes mots qui me sont caresses et me consolent lorsque je suis perdue.

Petit à petit, ligne après ligne, phrase après phrase, ils me prennent par la main pour me montrer le chemin. Le chemin de la réalité, de la distance, de l’humour, du sens… loin de mes peurs et de mes fantasmes qui tuent l’espoir et me condamnent.

Cela me sert à ça… écrire…

Chronique de la pluie nantaise

 

Et bien voilà…

J’ai osé mettre mon linge à sécher dans le jardin, confiante en la nuit claire et étoilée d’hier soir, pleine de douceur et de chants d’oiseaux, et ce matin… il pleut.

Le jardin est détrempé, mon linge et moi également (il a bien fallu que j’aille le récupérer…). Et une nouvelle machine à faire tourner…

Grandeur et petits tracas de la vie quotidienne… Il faut dire qu’en ce qui concerne la pluie, nous sommes gâtés sur notre belle côte Ouest. A peine avons nous des velléités de robes légères, de chapeaux de paille et de lunettes de soleil, que nous devons, vite fait, aller ressortir les bottes en caoutchouc… Le ciel pleure.

Et nous aussi, les cheveux plaqués sur la tête par les gouttes assassines, grelottant dans la jolie robe de printemps et le nez caché au fond d’un mouchoir, trempé lui aussi…. Beurk !

Marre de ce temps pourri ! Marre de devoir garder les manteaux d’hiver toute l’année ou presque ! Marre d’être blanche comme une endive (le fameux teint nantais… très en vogue au XVIIIeme siècle mais totalement has been aujourd’hui…) !

En plus, cela ne donne pas le moral. Pour peu que l’on ait des ennuis, de quelque nature qu’ils soient, ils prendront des proportions abyssales… Tout nous paraît terrible, impossible à surmonter et on se noie dans un verre d’eau… de pluie.

Franchement, lorsqu’on a un chagrin d’amour ou des soucis professionnels, il vaut mieux penser à émigrer vers des cieux plus cléments… au risque d’avoir envie de solutions définitives qui ne solutionnent rien du tout.

Le ciel pleure et mon cœur aussi.

Je rêve de soleil et d’amour… ou à défaut d’une journée sous ma couette avec un bon livre, de la musique et un plateau repas sur lequel je pourrais picorer tout ce que j’aime.

Un bon feu dans la cheminée est aussi un bon remède aux trainées lancinantes de la pluie qui bat les carreaux. On se sent en sécurité, au chaud et au sec et un léger frisson d’égoïsme vient nous remonter dans le dos comme une caresse…

Hélas, dans l’immédiat, je suis coincée devant un bureau impersonnel, dans un local commercial plein de courants d’air, avec comme vue panoramique la rue grise et mouillée dans laquelle passent des voitures, des camions et des passants dégoulinants, tristes, les yeux baissés vers les flaques d’eau et pressés d’arriver à destination. C’est moins bien…

 

Voilà… voilà….

 

Bon, et maintenant ? Tous les manuels de développement personnel vous le diront, pour être heureux, il faut être capable de voir les petits diamants de la vie quotidienne, même dans la merdasse la plus noire….

Donc, cherchons…

Il y a le monsieur en voiture qui s’arrête avec un sourire pour vous laisser traverser et vous éviter ainsi d’attendre trop longtemps sous la pluie battante, il y a le thé fumant qu’on va se préparer pendant la pause et qui vous réchauffe d’un coup de soleil à l’intérieur, il y a les parapluies de toutes les couleurs qui se baladent dans les rues et les lumières qui se reflètent dans les flaques, il y a les arbres et les plantes qui sont toutes repeintes à neuf et qui respirent un grand coup…

Il y a aussi les copines à qui on envoie un petit mail puisqu’on a le temps, vu qu’on ne peut pas aller faire la zouave sur une terrasse. Et les rapports humains, y a rien de mieux pour se réchauffer…  non ?

De la cuisine et autres frivolités… françaises

Je suis en train de lire le livre Julie & Julia de Julie Powell dont est tiré le film récemment sorti sur nos écrans. Ben oui, je ne lis pas que Stendhal … mon aura culturelle va en pâtir mais en sortant des cours de la fac je me sens totalement incapable de me plonger dans autre chose qu’une littérature légère.

Littérature qui, au demeurant a toute sa place dans le monde des livres. Le but de ceux-ci n’étant pas de rendre la vie plus agréable ? Et non pas de nous permettre d’étaler une culture frimeuse dans des soirées littéraires et mondaines parfaitement hypocrites ? En tout cas, c’est mon avis.

Il est des jours (et des mois parfois) où on a envie de laisser nos neurones les plus intelligents respirer à leur aise dans les vacances bienvenues. Il est des moments où on a envie d’oublier que de tels neurones existent parce qu’ils ont été suffisamment utilisés au travail toute la journée pour n’avoir envie de rien le soir. Il est des instants de bien être tranquille où on n’en a rien à faire de faire l’intelligent… A supposer que l’on le soit, d’abord ! Bref, je lis ce livre qui n’est certes pas la quintessence de la littérature contemporaine mais qui me divertit et je ne lui demande rien de plus. J’adore, même…

 

Mais là, je suis un peu agacée. L’héroïne, qui panique à la Bridget Jones parce qu’elle va avoir 30 ans (merci pour moi qui ai un âge bien plus respectable… je suis donc un vieux croûton tout juste bon à mettre au rancart ???) s’est mis en tête de refaire toutes les recettes d’un livre de cuisine censé être le prototype de la cuisine française…. Et alors là j’hallucine !

 

Quelle image grasse, lourde, compliquée et tarabiscotée de la cuisine française est décrite complaisamment dans ce livre ! Il est bien sûr précisé que le livre en question date des années 1960, mais même à cette époque là, on ne cuisinait pas ainsi ! Heureusement ! La population française serait à l’heure actuelle totalement décimée par de l’obésité, des surcharges pondérales cholestéroliques et diabétiques, des arrêts cardiaques et des problèmes au foie et aux reins dus aux mauvaises graisses saturées (ou insaturées, je ne sais plus… bref à celles qui nous rendent malades !)

D’ailleurs, elle parle à un moment du fameux paradoxe français. Comment les françaises font elles pour rester minces avec des habitudes culinaires telles que celles décrites par Julia Child dans son livre ? Et bien parce que ce livre n’a tout simplement rien à voir avec la vraie cuisine française. A par les titres de recettes…. Ou alors il est le résultat d’une abominable escroquerie à cette pauvre américaine naïve qui a cru apprendre la cuisine à Paris après la dernière guerre, et à qui on a infligé  une version réinventée par un cuisinier fou, psychopathe et adepte du gras. A moins que ce ne soit qu’une action de résistance française contre le colonialisme anglo-saxon à la de Gaulle… Ou bien il avait des actions dans une clinique spécialisée dans le traitement des excès lipidiques…. Je ne sais pas… Mais il y a un truc !

Mais, ce qui est sûr, c’est que cette cuisine, compliquée et lourdingue n’a jamais été celle de la France…

 

Bien sûr, ces recettes ont peut être existé, sans doute, il y a bien longtemps dan des livres de recettes du XIXeme siècle… A une époque où se remplir la panse était une manière de promotion sociale et manifestait avec éclat l’état de sa fortune et sa supériorité face aux pauvres. Etre gros, gras et rubicond était la quintessence de l’arrivisme du Bourgeois, au même titre que les bijoux style arbre de Noël dont il couvrait sa femme dans les dîners. Désormais, c’est plutôt à la voiture (jaguar, mercedes, porsche rouge si possible… ou autres, je ne suis pas très experte en la matière…) ou au blackberry (ou iphone dernière génération) qu’est dévolu ce rôle social.

Le but n’était pas d’apprécier la le raffinement des mets mais de « se faire pêter la panse » et que cela se voit… D’où des plats imaginés par les cuisiniers de l’époque, plus faits pour être montrés (les aspics, les gâteaux décorés à la crème au beurre, la mayonnaise en décoration sur n’importe quoi… et le règne de la poche à douille…) et ensuite engloutis par des gosiers énormes (le produit de base n’a pas beaucoup d’importance, il est inondé de sauce). La cuisine doit faire « riche », sa saveur n’a pas beaucoup d’importance…

Bien sûr, c’est vrai, en tant que petite française, je ne peux nier que j’ai des souvenirs de dîners familiaux interminables au cours desquels on devait manger des tas de choses passablement indigestes et que je n’aimais pas. Un reste de cet esprit bourgeois qui a sévi, à l’époque de mes grand-parents, nés en 1900, et qu’on essayait de manifester dans les grandes occasions, assez rares heureusement.

Il est vrai, aussi, qu’à l’époque, je n’aimais pas grand-chose. Cela devait avoir un rapport avec mon conflit oedipien, mais là n’est pas le propos. Cela dit, j’atteste que jamais, je n’ai vu sur la table familiale les plats décrits par Julie avec leurs kilos de beurre, de crème, leurs sauces dégoulinantes et quasi automatiques ni, Dieu merci,  ses préparations au saindoux. Beurk !

 

Jamais non plus, je n’ai vu ma grand-mère ou ma mère cuisiner plus d’une heure tout compris mêmes les jours exceptionnels…. Ces braves femmes avaient assez à faire par ailleurs pour perdre leur temps à des préparatifs compliqués et inutiles décrits dans le fameux livre… cela ne leur serait d’ailleurs jamais venu à l’esprit, au demeurant.

La cuisine en France, d’après ma petite expérience, qui vaut ce qu’elle vaut, c’est-à-dire pas vraiment grand-chose, est plutôt basée sur deux grands principes : la simplicité et la qualité des produits.

Du coup, les sauces ne sont pas toujours nécessaires et ne viennent que  rehausser délicatement le goût d’une viande ou d’un poisson dans une harmonie de saveurs qui permet à tous les ingrédients de s’épanouir. Jamais pour être déjà saturé de gras et de sauce pour masquer l’ingrédient principal. De même pour les légumes, pourquoi les cuire, recuire, blanchir, faire sauter, réduire pour en faire un salmigondis où on a bien du mal à retrouver le légume d’origine ?

Quant aux desserts, foin des crèmes diverses et variées qui squattent littéralement les descriptions du livre. Crèmes au beurre, pâtissières, ménagères, bonne femme et j’en passe… J’en ai mal au cœur rien que de lire ces passages. Lorsque Julia écrit qu’il faut mettre du beurre dans la crème anglaise, ou que tous les desserts ou presque sont à base de crème, j’ai eu des frissons d’horreur dans l’échine. Chez nous, les desserts étaient légers, fruités et simples. Les tartes étaient composées pâte brisées (farine, beurre, 1 jaune d’œuf, eau) sur laquelle on mettait les fruits et un peu de sucre. Le tout au four. C’est super bon.

La bonne cuisine française « de ménage » (pratiquée dans les foyer au quotidien) est plutôt équilibrée, à part quelques plats exceptionnels à base de fromage fondu (fondue savoyarde ou tartiflette) originaires de régions de montagnes où le côté roboratif était important pour se protéger du froid…

Et moi, qui vient du sud de la France, où on fait la cuisine à l’huile d’olive, où on mange beaucoup de fruits et légumes et peu de viande (notre région était une terre de pauvres avant d’être colonisée par les hordes de touristes et de retraités du Nord), j’ai l’habitude d’une cuisine que ne renierait pas les ayatollah diététiques… J’ai des souvenirs de repas préparés par une vieille dame provençale sur sa cuisinière à bois qui étaient à chaque fois un ravissement ! Tarte à la tomate, ratatouille, gigot de 7 heures (on le mettait simplement badigeonné d’un peu d’huile, sel poivre, herbes de Provence et piqué d’ail, dans le four du boulanger après la fournée), tians, daube (cuite 2 jours sur une daubière), brouillades de truffes… et j’en passe. Pas de beurre, pas de saindoux, pas de lard et pas de crèmes…et pas de préparation compliquée, juste un peu de temps et de la douceur…

 

Une chose encore… faire de la cuisine française et faire l’impasse sur les vins me parait du dernier ridicule. Je ne lui lance pas la pierre, elle est américaine… Elle ne peut pas savoir…Mais prétendre goûter à des « mets » français supposés raffinés en buvant un cocktail sucré est une aberration culinaire et papillaire. Les dites papilles étant assassinées par l’alcool fort et le sucre avant de pouvoir découvrir la saveurs des aliments de l’assiette.

La plupart des plats français ne s’imaginent pas sans leur vin et leur pain… C’est comme un coca sans bulles ou un drapeau américain sans étoiles pour reprendre des images qui peuvent parler à nos amis d’outre atlantique. Pas besoin non plus d’en avaler des litres. Un verre est suffisant.

 

La cuisine (et pas seulement française) est une alchimie complexe qui doit être comprise dans son ensemble, avec sa portée historique et culturelle. Elle traduit, il me semble, l’esprit du peuple qui l’a produite et en ce sens elle est éminemment respectable. D’ailleurs, la cuisine française n’est pas supérieure aux autres. Il y a des découvertes culinaires absolument délicieuses à faire dans le monde entier (j’ai cependant une réserve pour les insectes genre coléoptères à croquer dans le sud-est asiatique ou les termites africaines grillées, même avec du miel… à moins que ce ne soient les sauterelles qu’on grille avec du miel, je ne sais plus …). Des habitudes à respecter pour comprendre et vraiment entrer dans le vif du sujet : on n’appréciera pas un délicat plat chinois sans les baguettes en bois, on comprendra mieux un plat indien en buvant de l’eau, du thé ou un lassi, plutôt qu’un verre de vin français…

 

Bon, et bien voilà, j’ai fait ma bougon de mauvaise humeur…

Je vais pouvoir me replonger dans le dit livre avec plaisir et m’amuser des clichés qu’il contient, sans lui en vouloir. Après tout, l’auteur fait montre d’un enthousiasme et d’une ouverture d’esprit face à la cuisine française qui est plutôt sympathique… même si elle est un peu à côté de la plaque… de cuisson (nul comme blague mais ce soir, je fatigue…)

Et moi, cela me convient…

 

 

Il est des jours…

Il est des jours gris qui pèsent sur les épaules, des jours où l’on se sent écrasés de fatigue au moindre effort, des jours moroses où l’avenir semble ne même pas exister, des jours si tristes…

Ces jours là, il faudrait les chouchouter et les bercer dans nos bras pour les consoler. Les entourer de douceur et les envelopper de tendresse. Ils n’y sont pour rien, les pauvres! Chassés de partout, ils sont arrivés dans nos vies imperceptiblement, sans même que l’on s’en rende compte et ils s’installent, l’air las, parce qu’il faut bien qu’ils existent et qu’ils se posent un peu. Ils sont fatigués eux aussi et ils aspirent à un peu de soin…

Il ne sert à rien de se mettre en colère pour les chasser. Ils en seront encore plus tristes et pèseront plus lourd sur notre coeur. Non, pour les alléger, il vaut mieux les accueillir pour ce qu’ils sont. Des moments à vivre. La trame constitutive de la vie, une harmonie de toutes les couleurs où le gris et le noir ont également à jouer leur partition; Un morceau de musique dans lequel les graves mettent en valeur les aigus pour y créer la beauté imparfaite et émouvante de l’humaine condition.

Ces jours là ont leur utilité. Ce sont des moments de pause, de repos et de paresse qui nous permettent, mine de rien de nous ressourcer. C’est comme l’hiver où tout s’endort dans une immobilité qui ressemble à la mort mais qui prépare en sourdine le printemps. Les jours de tristesse préparent les jours de joie. Ils ne peuvent d’ailleurs pas exister les uns sans les autre… Enfin, il me semble.

Oui, oui, facile à dire, Agnès… mais, le fais-tu ?

Oui, non… si…
Il me semble que l’on a pas vraiment le choix.

Je n’aime pas ces jours là. Je ne les ai jamais aimés et je me suis toujours efforcée de les chasser, de les réduire, de les oublier, de les nier, quitte à faire semblant, dans un trompe l’oeil bien au point pour les autres mais qui me met en porte à faux au fond de moi . Ils réveillent trop de mauvais souvenirs et de souffrances muettes pour que je puisse leur sourire… Oui, mais…

Le résultat est pire. Ils finissent pas s’incruster dans ma vie comme de vilains parasites et me coincent dans leurs rets noirs et étouffants jusqu’au blocage. Ils prennent alors toute la place. Je n’existe que par eux, prisonnière d’une malédiction que j’ai moi même concoctée. C’est stupide.

J’ai envie d’essayer de faire autrement et des les accepter simplement. Etre douce avec moi, régresser pour me materner un peu et me donner ce qui m’a tant manqué autrefois. Des choses simples, un malabar, un bol de chocolat chaud, un bain moussant qui sent bon, un film drôle, des caresses tendres sur la peau d’une joue, une sieste… des petits riens qui vont peu à peu amadouer ces jours gris et les rendre supportables ou même pleins de richesses.

Il n’y a de richesses que celles du coeur. Ces jours là créons de la richesse en nous aimant nous-mêmes un peu plus.

Qu’avons nous à y perdre ?

De la religion sinon rien…

 

Hier soir, je suis allée voir un opéra, Le Concile d’Amour, adapté de la pièce d’Oscar Panizza, un auteur suisse allemand un peu fou de la fin du XIX ème siècle (il est mort en 1921). Il y attaque violemment l’Eglise catholique accusée de toutes les dépravations (avec raison en ce qui concerne l’époque incriminée, le règne des papes Borgias qui ont « un peu » exagéré dans la licence morale…) et la Religion dans son ensemble.

Farce burlesque autant que dénonciation délirante, la pièce est pourtant porteuse de messages d’un réel humanisme. Elle défend le respect de l’homme, de sa faiblesse comme de sa grandeur, de son droit inaliénable à la liberté et à l’amour véritable.

Las ! l’Opéra n’a pas tenu ses promesses. Il nous a été imposé un sermon ennuyeux et finalement bien pensant, pas de délire, pas de burlesque, pas d’humour… On reste dans les limites de la décence, du politiquement correct, on ne prend pas de risques, on se méfie de la folie…

La folie ouvre pourtant bien des fois les portes de la sagesse… Par son outrance même, elle a le culot de déranger les idées reçues et de faire bouger les choses. Idées reçues souvent sclérosées et porteuses de souffrance sous leur apparente bienséance.

Mais… c’était un exercice difficile et… eh bien… on ne réussit pas toujours… Qu’importe.

La vision de Dieu et des rapports religieux dans cette pièce m’a cependant interrogée. Rien d’immanent, de transcendant, de spirituel dans cette pièce. Un vieux Dieu cacochyme perclus de rhumatismes, prisonnier du temporel, personnage issu des images d’Epinal de l’époque (le vieillard à la barbe blanche) et qui se plaint de ne pouvoir mourir, une vierge perverse qui détient la réalité du pouvoir sur les hommes, un Jésus minable « qui se laisse manger » comme dans un mauvais roman cannibale…

Pas grand-chose à voir avec la théologie, quelle soit catholique ou d’un autre bord.

Mais cette image de la trinité (Marie tenant plus ou moins le rôle du St Esprit, absent) est fort instructive pour comprendre la société qui lui a donné naissance, ce XIX eme siècle supposé si religieux, voire fanatique et puritain.

En fait, il me semble que ce XIX eme siècle a, au contraire, malgré le nombre de ses églises et de ses prêtres et religieuses, été le plus matérialiste et athée de l’histoire de l’Europe. Si religion il y a eu, ce ne fut que la religion de l’argent et du pouvoir que celui-ci procurait. La religion n’étant que le bâton merdeux du pouvoir utilisé pour asseoir la domination sans partage de la bourgeoisie sur  le peuple. Enseigner la résignation aux volontés divines, ainsi que la promesse d’une récompense au ciel, d’autant plus importante que les souffrances endurées étaient nombreuses et profondes, permettait à la classe dominante d’asservir sans culpabilité d’autres être humains qui n’avaient pas la chance d’être « bien nés ». Mettre l’opprobre sur le plaisir et la liberté que l’on pouvait vivre en dehors du Travail aboutissait au même résultat.

Dieu est celui que l’on doit « craindre », qui juge, qui condamne et qui trône sur un fauteuil doré entouré de ses anges, la barbe blanche et le regard sévère.

Où est la douceur et l’amour du prochain des Evangile, où est la nature intemporelle de la divinité (pour laquelle être jeune ou vieux n’a également aucun sens), où est la liberté de l’homme sans laquelle il ne peut y avoir d’amour ? Ben… Certainement ailleurs que dans cette religion masochiste et sociale, une religion qui a servi de prétexte à une domination politique, un simulacre que l’on retrouve encore chez les intégristes de tous poils qui se servent de la marionnette Dieu, créé à leur image,  pour asseoir leur propre puissance. Et l’on exige des sacrifices, et l’on tue, et l’on fait tuer pour la plus grande gloire de ce soi-disant Dieu.

Pas étonnant que les hommes respectueux de leur semblables ne supportent pas ce Dieu fantoche et le dénoncent comme faux… Ils ont raison. Ce Dieu là n’existe pas.

Quant à savoir si un vrai Dieu existe, c’est l’histoire privée de chacun de nous… Cela ne peut donner matière à opéra…

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